Diane, transgenre, milite pour que les membres de la communauté transgenre puissent changer de nom plus facilement.
Son combat : la simplification de la procédure de changement de nom
Âgée de 37 ans, Diane Rainard, transgenre, a rédigé une lettre ouverte aux députés et aux sénateurs réunionnais. Elle milite pour que les transgenres puissent changer de nom plus facilement, car l’identité sexuelle n’est pas toujours clairement déterminée par une personne dès son plus jeune âge.
"Est-ce que c’est un homme, est-ce que c’est une femme, comment je dois l’appeler... Il suffit simplement de nous demander. Dès l’âge de 3 à 4 ans, il y a des gens qui savent déjà si elles sont des filles ou des garçons. Qu’elles soient transsexuelle ou pas, ça ne change rien. Pour d’autres personnes ça met plus longtemps, ça peut être vers l’adolescence qu’on se pose des questions sur notre genre : est-ce que je suis vraiment un garçon ou une fille ou est-ce que finalement je ne serais pas autre chose ? Ne serais-je pas les deux à la fois ?".
"On me dit que je ne suis pas une femme, que les trans devraient brûler en enfer"
Diane de poursuivre le récit de son combat qui a commencé depuis sa tendre enfance. "Notre existence est niée en permanence. Depuis que je suis toute petite, on me dis que je ne devrais pas exister. On me dit tout le temps que je ne suis pas une femme, ou que les trans devraient brûler en enfer."
Maître Léopoldine Settama, apportait, dans le 12h30 d’Antenne Réunion, un éclairage juridique concernant le changement d’état civil des transgenres.
"J’ai souvent été prise pour un homme gay"
Pour elle, cette haine de l’autre, qui dérange, porte un nom : la transphobie. "C’est quelque chose auquel nous devons faire face continuellement. Beaucoup de gens assimilent cela à l’homophobie. J’ai souvent été prise pour un homme gay, donc les gens ne font pas la différence, ils ne savent pas trop qu’est-ce qui est un homme gay, ou une femme transgenre".
La procédure devant le tribunal de grande instance (TGI) peut prendre du temps. Une procédure qu’elle juge dégradante.
"Ça fait des années qu’on revendique un changement d’état civil, simplifié, sans que quelqu’un ait à nous juger. Ce serait en l’occurrence devant un officier d’état-civil à la mairie. Que ce soit libre et gratuit, avec une déclaration sur l’honneur, ou quelque chose de ce genre, et que nous savons bien dans quoi nous nous engageons, parce que ce n’est pas anodin".