Lors d’une rencontre ce matin à Saint-Denis, des associations et des femmes victimes de violences se sont exprimées.
Aujourd’hui, l’Union des femmes réunionnaises (UFR), le Collectif pour l’élimination des violences intrafamilales (Cévif) et d’autres associations organisent une conférence de presse afin d’évoquer le sujet et sensibiliser à nouveau le public face aux violences conjugales qui ne s’arrêtent pas.
Une marche de sensibilisation se déroulera le dimanche 17 mars prochain.
Michelle témoigne
Ce matin, des femmes victimes de violences étaient présentes et ont témoigné. Parmi elle, une femme qui a réussi à sortir de la spirale de la violence.
"Si je suis là aujourd’hui c’est parce que beaucoup de femmes vivent ce que je vis, voir plus que ce que je vis et qui n’osent pas en parler. C’est dans tous les milieux. Il m’a fallu beaucoup de courage pour parler."
"Du jour au lendemain, il a changé. Il y a eu d’abord des violences verbales avec des paroles dures et blessantes. Et puis, il est passé à l’acte. À la suite de tout ça, un jour il est parti."
"À voir cet homme-là, jamais on aurait pensé qu’il me faisait passer un calvaire. C’est lui qui se disait victime de moi."
Faire face à l’adversité
"Lorsqu’on voit du jour au lendemain sa situation se renverser et se dire est-ce que je dois continuer de vivre ? Est-ce que je dois me maquiller ? Est-ce que je dois toujours me comporter comme la femme que j’étais avant ?"
"Quand vous êtes une femme et que vous arrivez dans un commissariat ou dans une gendarmerie, vous avez en face de vous un homme. Il vous dit ’je prendrais votre plainte si le sang a coulé’. Mais si le sang coule, est-ce que vous êtes encore là pour témoigner."
Ne pas baisser les bras
"Je veux dire, faites comme moi, prenez votre courage à deux mains et témoignez, battez-vous par que pour vous-mêmes, mais aussi pour vos enfants et pour retrouver votre dignité de femme."
Cette femme victime de violences conjugales n’a pas été la seule à prendre la parole. La fille de la quinquagénaire tuée par son ex-conjoint le 8 mars dernier était aussi présente. Pour elle, évoquer les violences faites aux femmes et sensibiliser les victimes mais aussi les conjoints violents est aujourd’hui primordial.
Marissa déclare : "Ma mère a été tuée tragiquement le 8 mars. Son ex-conjoint, c’était une personne à la base très gentille. Elle n’a pas subie de violence avec lui. C’est suite à la séparation de mi-février c’est là qu’il n’a pas accepté les choses."
"Les hommes, il faut qu’ils sachent que même après la séparation, s’ils n’arrivent pas à la supporte, ils peuvent être suivis. Il faut pas se renfermer mais essayer de voir des gens pour les aider à surmonter cette séparation."
"Les hommes ont le droit d’être mal et se dire qu’ils ont besoin d’aide."