Maurice Gironcel, est soupçonné d’avoir influencé une électrice à coup d’argent liquide pendant la campagne municipale en 2014. Rémi Boniface, l’avocat du maire de Sainte-Suzanne, réagit sur le plateau du 12h30 d’Antenne Réunion.
"C’est une épreuve de plus pour Maurice Gironcel"
Maurice Gironcel est renvoyé en correctionnelle pour achats de voix... Le maire de Sainte-Suzanne a déjà été condamné pour favoritisme, emplois fictifs et pour détournement. Mais son avocat n’estime pas que cela complique son travail.
"C’est une épreuve de plus pour Maurice Gironcel. Je rappelle que dans des affaires précédentes, une culpabilité a été retenue sur trois fois rien, quand l’essentiel du dossier avait été écarté. Aujourd’hui on a une accusation qui est de bon sens, dans le sens d’achat de voix. Les termes d’achat de voix veulent bien dire ce qu’ils veulent dire".
Dans le cadre de l’affaire en question pour laquelle il sera de retour devant le tribunal correctionnel, son avocat s’explique sur les raisons pour lesquelles il a été amené à verser de l’argent liquide à l’une de ses administrées.
"Il n’y a même pas d’allégation d’achat de voix"
"Il n’y a même pas d’allégation d’achat de voix. On a un piège politique. Une seule dame court après Maurice Gironcel pour finalement arriver à le rencontrer et à l’enregistrer. Elle le fait pour le compte de l’adversaire politique. Dès que l’enregistrement est terminé elle se précipite chez l’adversaire politique. Ce dernier, avec cet enregistrement, se rend immédiatement auprès des gendarmes".
Même si le conseil de Maurice Gironcel parle de piège, pour le tribunal administratif, cette remise d’argent est constitutive d’un comportement prohibé par les dispositions électorales.
"Je ne partage pas du tout l’avis du tribunal administratif"
Sur ce point, maître Rémi Boniface est clair. "Je ne partage pas du tout l’avis du tribunal administratif. L’office du juge pénal n’est pas le même que l’office du juge administratif. Ce dernier n’a pas le devoir de dire si Maurice Gironcel a commis le délit qu’on lui reproche. Ça c’est le rôle du tribunal correctionnel."
Dans l’enregistrement le mettant en cause, on entend le maire de Sainte-Suzanne dire : "Tu tiens le bureau 11 et tu ne nous embêtes pas". L’avocat remet dans son contexte les propos tenus, et de les traduire.
"Ça ne veut pas dire de voter pour lui. Mais ça veut dire que nous appartenons à la même famille politique. Demain nous aurons vocation à travailler ensemble, quel que soit le gagnant. C’est tout."