Un ancien caporal-chef des sapeurs-pompiers de La Réunion, Patrice Nirlo, est jugé aux Assises à partir d’aujourd’hui. Il est accusé d’être à l’origine de 5 incendies de grande ampleur.
Ouverture ce mercredi du procès prévu sur trois jours de Patrice Nirlo. Jugé devant la Cour d’Assises, il est accusé d’incendies volontaires ayant provoqué des dégâts irréversibles à l’environnement.
En tout, il est accusé être à l’origine de cinq incendies différents entre 2010 et 2013. L’homme aurait reconnu avoir provoqué les 5 feux.
Les aveux en garde à vue
Suite à son interpellation le 27 février 2014, Patrice Nirlo, avoue avoir allumé les feux du Maïdo en 2010 et en 2011 ainsi que celui de Piton Textor au Volcan.
Plus tôt, l’année de son arrestation, il avait déjà été condamné en janvier 2014 pour avoir mis le feu à la forêt du Moka à Sainte-Marie en octobre 2013 (4 hectares brûlés). C’est l’élucidation de cette enquête qui a mené à l’interpellation de l’homme dans le cadre des affaires pour lesquelles il est jugé aujourd’hui.
Les incendies reprochés
Le 11 octobre 2010 : le premier incendie au Maïdo. 780 hectares partent en fumée, des espèces endémiques sont touchées. Il faudra 11 jours pour venir à bout de ce feu. Les dégâts s’élèvent à 3 millions d’euros.
Le 13 novembre 2010 : Piton Textor. plusieurs départs de feu à Bourg-Murat et à Piton Barbaroux, Trou Blanc et Piton de Caille. Pendant 5 jours, les flammes ravagent la végétation sur le massif du Volcan. Plus de 83 hectares partent en fumée.
Le 25 octobre 2011 : le second incendie au Maïdo. Il faudra 3 mois pour maîtriser l’incendie. Des habitations sont menacées cette fois et des agriculteurs sont évacués. 600 sapeurs-pompiers sont mobilisés dont 430 venus de métropole. Le bilan est dramatique : 2 800 hectares détruits, 10 millions d’euros de préjudices.
En 2013, deux incendies à Sainte-Marie : Moka et Beaumont.
En tout, c’est la destruction de 4 000 hectares de végétation qui est reprochée à Patrice Nirlo : il faudra une campagne de reboisement longue de 20 ans pour effacer les dégâts.
Le mode opératoire
D’après les éléments de l’enquête, le prévenu aurait utilisé uniquement sa "science" du feu et n’aurait eu besoin que d’un briquet pour provoquer ces dramatiques incendies. L’homme n’aurait pas eu recours à un produit accélérant.