Mercredi 6 janvier, Félicité Jérémy Françoise s’est donné la mort. Le jeune homme, homosexuel, n’acceptait plus les insultes en tout genre qu’il subissait au quotidien. Le témoignage bouleversant de sa famille, qui lui apportait son soutien.
"Il n’avait plus envie de vivre. Les regards des gens le fatiguaient. Il n’y avait plus moyen de passer dans la rue sans entendre des insultes." Voilà les mots de désespoir que Félicité Jérémy Françoise confie à sa sœur Annecy, il y a quelques jours.
Hier, le jeune homosexuel de 25 ans se donne la mort. Après des années d’abus, il ne supporte plus les insultes et les regards des autres sur son attirance pour les hommes. Une différence qu’il annonce à sa mère il y a quatre ans.
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Tout garder à l’intérieur
Sa mère confie : "Je lui ai dit qu’il n’était pas le seul comme ça. Si Dieu l’a créé comme ça, il reste comme ça. Il n’était pas content qu’on l’insulte. Ça a du lui faire un choc et il a entassé, entassé et ne m’a rien dit."
Depuis ce jour là, selon sa famille les insultes de trop, les regards de travers ou encore les violences verbales à son encontre son quotidien. Sa sœur essaie pourtant de le rassurer. Le jeune lui raconte : dans la rue, on le regarde, on le traite de tous les noms.
Elle raconte : "Je lui disais de ne pas écouter les autres, qu’ils sont là juste pour juger les autres. Que c’était sa vie, qu’il était heureux et d’assumer ce qu’il était."
La douleur des proches
Même avec l’appui et le soutien des siens Félicité Jérémy Françoise est passé à l’acte hier. Il essaie d’en finir avec la vie au gouffre de l’Étang-Salé.
Les gendarmes le sauvent in extremis. La seconde tentative lui coûte la vie et laisse un goût amer dans la bouche de ses proches.
Sa sœur a un dernier message aux personnes qui ont "méprisé" son petit frère. "Aujourd’hui j’enterre mon frère, s’il est gay c’est son problème, occupez-vous de vous. Vous aussi vous avez des enfants qui grandissent et vous ne savez pas demain, quel sort Dieu lui a réservé."