Suite à la polémique provoquée concernant le fait qu’une athlète malagache s’est vu retirer son drapeau alors qu’elle montait sur le podium, les membres de l’encadrement du Club Réunion souhaitent revenir sur le faits. Ils apportent leur soutien à leur collègue incriminée dans cette affaire.
Voici en intégralité le communiqué des membres de l’encadrement du Club Réunion :
"Des mots pour expliquer le geste de Mme PAOLI Catherine, qui permettront peut-être, de panser les maux, qui ont été induits, par ce qui a été communiqué dans les médias à son sujet.
C’est avec une grande surprise et beaucoup de tristesse, que nous avons découvert des articles de presse, qui nomment le nom de Mme PAOLI Catherine, comme étant responsable d’un acte dont elle serait seule responsable.
Avant de juger cette personne, nous souhaitons rappeler les faits.
Le contexte dans lequel se sont déroulés les faits
La préfecture de La Réunion a donné l’ordre de faire défiler, Mayotte, avec le drapeau français lors de la cérémonie d’ouverture. Ce qui est logique au regard du statut de Mayotte qui a évolué. En effet, l’île de Mayotte est devenue département français au même titre que La Réunion, depuis l’organisation des derniers jeux aux Seychelles. Il était donc normal pour l’Etat français de faire défiler ses deux départements sous l’étendard national.
Néanmoins, depuis les derniers jeux aux Seychelles, la charte des jeux n’a pas évolué au rythme de la départementalisation de Mayotte.
Ce qui explique que Les Comores aient marqué leur mécontentement en quittant la cérémonie d’ouverture pour non-respect de la charte des jeux. Cette charte stipule en effet que Mayotte doit défiler sous le drapeau des jeux et que chaque remise de médaille doit-être faite au son de l’hymne des jeux.
C’est pourquoi, les membres du CIJ de Maurice et des Seychelles, ont demandé à ce que la charte des jeux soit respectée. Si toutefois ce n’était pas le cas ils se retireraient des jeux, tout comme les Comores.
Face à ce dilemme, entre respecter la charte qui ne prend pas en compte l’évolution de Mayotte et respecter les directives de l’Etat français, alors que les jeux se passent sur le territoire national français, les membres du CIJ ont statué sur une décision neutre pour satisfaire l’ensemble des pays : les cérémonies protocolaires de remise de médailles devront se faire avec la seule montée du drapeau des jeux et le seul hymne des jeux.
Malheureusement, cette décision prise au plus haut niveau du CIJ, n’a pas fait l’objet d’un communiqué de presse officiel. Si bien que les athlètes, entraîneurs, chefs de mission, qui sont sur le terrain au village et sur les sites sportifs, ont découvert cette prise de décision au rythme des cérémonies protocolaires de remise de médaille. Ceci a provoqué des mécontentements et parfois même des pleurs des athlètes.
La médaille d’or de l’athlète de Mayotte, au lancer de javelot en athlétisme, était prévisible et cette remise de récompense était très attendue au plus haut niveau. C’est pourquoi, Mme PAOLI, bénévole responsable du protocole et des accréditations, a préféré elle-même être sur le terrain pour gérer cette remise de récompenses, afin d’éviter tout débordement. C’est donc dans ce contexte de forte pression que Mme PAOLI a agi.
Les faits
La remise de récompense de l’athlète de Madagascar a été réalisée avant celle de l’athlète de Mayotte. Si Mme PAOLI devait donc veiller à faire respecter la décision des membres du CIJ : aucun drapeau et aucun hymne des pays dans le cadre des cérémonies protocolaires.
Si elle avait laissé le drapeau à l’athlète malgache, elle aurait été obligée d’en faire de même pour l’athlète de Mayotte qui allait être récompensé juste après.
Aussi, c’est dans la précipitation, qu’elle a demandé à l’athlète malgache de lui donner son drapeau, juste le temps de la cérémonie protocolaire, pour éviter que d’autres pays se retirent des jeux. Ce drapeau lui a été rendu juste après la cérémonie pour lui permettre de faire les photos d’usage.
Qui est Mme PAOLI Catherine
Mme PAOLI est une dame de 69 ans, qui depuis la création des jeux en 1979, a toujours œuvré au service de l’ensemble des pays qui y participent. Sans reprendre l’historique de l’ensemble de ses engagements tant au niveau professionnel au sein des services de l’Etat français, qu’au niveau associatif.
Le Club Réunion en est témoin en 2007 :
Elle a été bénévole, responsable de tous les plans de vol de la délégation des réunionnais lors des jeux à Madagascar en 2007. Native de la grande île, elle a aussi facilité la tâche au corps médical, grâce à son réseau, ce qui a permis aux réunionnais d’avoir un approvisionnement en médicaments, en eau et en compléments alimentaires sur place.
Le Comité d’Organisation des Jeux aux Seychelles en est témoin en 2011 :
Elle a été bénévole dans l’équipe d’accréditation et a aidé les seychellois avec autant d’investissement que si elle était à La Réunion.
Le Comité d’Organisation des Jeux à La Réunion en est témoin en 2015 :
Elle est bénévole, responsable de l’accréditation et du protocole sur l’organisation des jeux des îles à La Réunion depuis le démarrage de l’organisation des jeux.
A ce titre, elle a à elle seule structuré tout le déroulé de la cérémonie d’ouverture, elle a vérifié l’ensemble des accréditations, pour toutes les délégations, malgré les retards des délégations. Notamment pour la délégation malgache qui a transmis ses demandes d’accréditation, hors délai, fin juillet.
Pour permettre l’accréditation de la délégation malgache, elle a travaillé d’arrache-pied, jusqu’à des heures indues. Au-delà de ses missions, elle a continué son engagement auprès de la délégation malgache pour aller accueillir les personnes à l’aéroport, notamment la nuit, puisqu’elle était la seule dans le comité d’organisation des jeux à parler le malgache.
Toujours pour la délégation malgache, elle a accrédité des personnes hors quota alors que les accréditations étaient normalement terminées.
Les autres pays de la zone Océan Indien, sont témoins aussi de son engagement notamment dans le cadre de la CJSOI et dans l’organisation des jeux des jeunes, pour lesquels elle a été chef de délégation aux Seychelles.
Aussi, plutôt que de tirer à boulet rouge sur Mme PAOLI, en qui l’on a trouvé un bouc émissaire, alors qu’elle n’a fait qu’appliquer les ordres du CIJ pour éviter tout retrait des jeux, des délégations des Seychelles et de Maurice, plutôt que de demander des excuses personnelles de Mme PAOLI, nous devrions tous, dans les jeux des îles, la remercier pour son investissement, pour notre jeunesse qu’elle a formé, pour nos sportifs qu’elle a soutenu et pour lesquels elle s’est impliquée pour qu’ils évoluent au plus haut niveau.
A travers ces quelques mots, nous espérons panser ses blessures.
Nous demandons aux médias d’être solidaire de notre démarche et de rappeler à la Zone Océan Indien, qui est cette Grande Dame.
C’est le cœur rempli d’émotion que nous te disons :
« Mme PAOLI : MERCI ! Et s’il te plaît, ne quitte pas l’organisation des jeux ! Aide nous à défiler UNE DERNIERE FOIS dans le stade, lors de la cérémonie de clôture ! »
Nous espérons que les autres îles engagées dans les jeux suivront notre exemple".
Les membres de l’encadrement du Club Réunion