Hier soir, le Premier ministre malaisien a annoncé que le débris d’avion retrouvé à La Réunion provient bien du Vol MH370. Le procureur adjoint de la République de Paris s’est montré plus prudent mais Serge Mackowiak insiste toutefois sur le fait qu’"il existe de très fortes présomptions pour que le flaperon appartienne bien au Vol MH370". L’identification quasi-certaine d’un morceau du vol MH370 permet de faire avancer l’enquête.
Certitude selon le Premier ministre malaisien, "très fortes présomptions" pour le parquet de Paris : hier soir la justice française s’est montrée prudente que les autorités malaisiennes concernant l’origine du flaperon de Boeing 777 trouvé mercredi 29 juillet sur le littoral de Saint-André.
Mais une fois encore, pour le Premier ministre malaisien, le débris retrouvé à La Réunion provient bien du Boeing 777 de la Malaysia Airlines.
Et suite à la découverte de ce "flaperon" réalisée par Johnny Bègue à Saint-André, l’enquête portant sur la disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin - le 8 mars 2014 - a fait un pas de géant.
MH370 : le fragment d’aile a parlé
Au terme de la première journée d’analyses au bureau d’enquêtes aériennes à Balma sur le débris d’avion retrouvé à La Réunion, les premières conclusions sont tombées. Et c’est le Premier ministre malaisien a pris la parole afin de déclarer que l’objet provenait bien du Vol MH370.
Quelques heures d’analyses ont suffi aux experts réunis dans un laboratoire militaire près de Toulouse pour confirmer que le flaperon charrié par la mer a dérivé sur plusieurs milliers de kilomètres à partir de l’endroit de l’océan Indien où l’avion s’est abîmé, a déclaré Najib Razak, le Premier ministre malaisien.
"Aujourd’hui, 515 jours après la disparition de l’avion, c’est le coeur lourd que je dois vous annoncer qu’une équipe internationale d’experts a conclu que le débris trouvé sur l’île de La Réunion provient effectivement (du Boeing) du vol MH370", a déclaré Najib Razak.
"Nous avons maintenant la preuve physique que, comme je l’ai annoncé le 24 mars l’année dernière, le vol MH370 s’est terminé de manière tragique dans le sud de l’océan Indien", affirme le chef du gouvernement malaisien.
Quelques minutes plus tard, la justice française s’est exprimée. Serge Mackowiak, procureur adjoint de la République de Paris a expliqué que l’enquête est menée par un expert entouré de deux représentants de Boeing, des officiels de la Malaysia Airlines ainsi que de nombreux officiels venus des différents pays concernés.
Le magistrat s’est lui voulu plus prudent : "Au vu des constations effectuées par l’expert, nous pouvons dire qu’il existe de très fortes présomptions pour que le flaperon appartienne bien au Vol MH370 pour deux raisons : les représentants de Boeing ont confirmé que le flaperon provient bien d’un Boeing 777 et deuxième raison, les personnes de la Malaysia Airlines ont présenté des documents de leur avion qui ont permis un rapprochement entre les pièces au regard des caractéristiques techniques. Ces très fortes présomptions seront confirmées par des enquêtes complémentaires."
Quant à la valise retrouvée sur le littoral de Saint-André moins de 24 heures après la découvert du morceau d’aile d’avion, elle sera analysée par l’institut de recherches criminelles "dans les plus brefs délais."
Le débris du MH370 retrouvé à Saint-André
Découvert sur le littoral de Saint-André, le débris d’avion qui a relancé l’enquête portant sur la disparition du Boeing 777 de la Malaysia Airlines (vol MH370) a été transféré en métropole vendredi 31 juillet, près de Toulouse - à Balma -, dans une antenne de la Direction générale de l’armement (DGA) spécialisée dans les techniques aéronautiques.
Après avoir été entreposée dans les locaux de la BGTA (Brigade de Gendarmerie des Transports Aériens), cette pièce de Boeing a pris la direction de Paris vendredi à bord d’un avion de ligne. Arrivé samedi 1er août à Orly, la pièce a ensuite été acheminée à Balma où les expertises ont débuté hier.
Le débris retrouvé à Saint-André a d’ores et déjà parlé. C’est une réelle avancée 17 mois après la disparition du MH370 de la Malaysia Airlines. 239 personnes étaient à bord de ce Boeing 777 et pour les familles, le mystère reste entier.
Une fois encore, une enquête internationale est menée depuis plus d’un an par des experts malaisiens et australiens.
Le parquet de Paris a lui aussi ouvert une enquête préliminaire le 11 mars 2014, puis une information judiciaire, le 7 mai 2014.