Co-fondateur du site Médiapart, le journaliste politique Edwy Plenel était l’invité du Journal Télévisé d’Antenne Réunion. République, laïcité, égalité : il a insisté sur l’importance de la question des causes communes.
Edwy Plenel est à La Réunion pour aborder la question du vivre-ensemble et il a donc prévu de rencontrer les membres du groupe du dialogue inter-religieux ce mardi.
Invité du Journal Télévisé d’Antenne Réunion, ce journaliste politique et co-fondateur du site Médiapart a répondu aux questions d’Antoine Forestier.
République, laïcité, égalité : ce sont les trois grands thèmes de la conférence que tiendra Edwy Plenel en fin d’après-midi dans l’enceinte de l’ancienne mairie de Saint-Denis. "Ces trois mots illustrent la question des causes communes. Le risque du monde aujourd’hui, c’est de nous mettre en guerre les uns, les autres. J’ai donc choisi ces trois mots comme des balises sur le chemin et parce qu’ils sont en relation. Vous savez La République, si c’est une punition, cela ne marche pas : La République doit être une mobilisation, une dynamique. Et ce qui fait cette dynamique, c’est le mot égalité. L’égalité sans distinction d’apparence, de croyances, d’origines...".
"L’égalité, c’est le chemin. C’est le moteur, c’est ce qui permet de construire en permanence de nouveaux droits et de nouvelles libertés".
"Je pense que les Outre-mer sont aujourd’hui auteurs de l’imaginaire dont nous avons besoin".
En janvier dernier, la manifestation de soutien à Charlie Hebdo a rassemblé 1500 personnes à La Reunion, 500 à Fort de France, 200 à Mamoudzou. A ce sujet, Edwy Plenel souligne qu’il faut défendre l’idée que l’on peut être Charlie et ne pas être Charlie : c’est ça la liberté...
"Il faut être Charlie face aux assassins : on ne tue pas quelqu’un parce que l’on aime pas ses dessins !... Il faut être Charlie contre le totalitarisme et contre la terreur. Mais "ne pas être Charlie" : c’est être fidèle à l’idée que c’est la liberté de critique. On a le droit d’aimer ou ne pas aimer un dessin au niveau de l’opinion personnelle".
"On doit pouvoir pacifiquement continuer à être dans la pluralité" assure Edwy Plenel.
Les Outre-mer - porteurs de la "créolisation" - sont porteurs de l’imaginaire dont le monde a besoin.
Selon Edwy Plenel : "nous avons besoin d’un nouvel horizon qui ne soit pas celui de la consommation, de l’avidité, de la compétition, de la concurrence, de la bataille... Il faut savoir comment retrouver le chemin des causes communes. L’Outre-mer et La Réunion - en particulier - est porteur de ce chemin des causes communes".
Retrouvez dans la vidéo ci-jointe l’intégralité de l’interview d’Edwy Plenel.