L’entrée en éruption du volcan du piton de la Fournaise est un magnifique spectacle offert par Dame Nature. Mais pour les éleveurs des pâturages bordant le volcan, la vigilance est de rigueur. Ils craignent l’apparition de cheveux de Pélé et des risques pour leurs animaux.
Philippe est à la tête d’un cheptel de 200 vaches. Pour lui, l’éruption du piton de la Fournaise est source d’angoisse. C’est la raison pour laquelle il accorde davantage d’importance à son pâturage.
"Nous avons des craintes quand même par rapport aux cheveux de Pélé. Contre cela on ne peut rien faire. Malheureusement, quand ils arrivent sur la Plaine-des-Cafres, vis-à-vis du Nez-de-Boeuf on est à dix kilomètres à vol d’oiseau. Les cheveux de Pélé arrivent souvent dans l’herbe et dans l’eau, alors c’est quand même dangereux pour les animaux", appréhende Philippe Picard.
Ne pouvant toutes les rentrer, Philippe laisse paître ses bêtes à l’extérieur tout au long de l’année. Les dernières projections de cheveux de Pélé remontent à 2007, mais aucun animal n’en a encore fait les frais.
"Une fois oui, mais heureusement nous n’avons pas perdu d’animaux. Mais dans le temps de mes parents, à l’époque ils ont perdu des animaux, les cheveux de Pélé transperçaient les intestins des animaux", poursuit l’éleveur.
Des cheveux de Pélé de 2007 sont exposés à la Cité du Volcan. Ce danger pour les animaux, les médiateurs scientifiques le connaissent bien.
"Ça peut être dangereux pour les bêtes, mais en général elles ne sont pas suffisamment idiotes pour pouvoir en ingérer. Par exemple, on a eu le cas, lors de la coulée de 2007, où un agriculteur a fait croire que ses bêtes en avaient mangé, ce qui n’était pas vrai" explique Cédric Laborde, médiateur scientifique-hydrogéologue à la Cité du Volcan.
Aucun cas clinique n’a en effet montré à ce jour que des bêtes soient mortes, suites à l’ingestion de cheveux de Pélé. Si le travail continue normalement pour les éleveurs, la surveillance des pâturages demande une attention de tous les instants.