La fondation Abbé Pierre dresse le bilan du mal-logement dans l’île. Les chiffres restent alarmants. 10% des Réunionnais vivent dans des conditions difficiles.
La Réunion compte entre 70 000 et 80 000 personnes mal-logées (10% de la population) sur les 3,5 millions sur l’ensemble du territoire français. Le mal-logement prend en compte les SDF, ceux qui vivent dans des conditions d’insalubrité et ceux qui ont des impayés.
Aussi, notre département compte 400 personnes sans domicile fixe, un chiffre difficile à définir avec précision. L’association Abbé Pierre affirme recevoir 250 personnes chaque jour dans leur 4 centres d’accueil.
Logement et démographie
Sur l’île, l’Ouest et le Sud sont principalement concernés par le mal-logement. 7 communes sur 24 sont particulièrement touchées dont Saint-Paul, Saint-Pierre, Saint-Denis, Le Tampon, Saint-André, Saint-Louis et Saint-Benoît.
Pour résoudre le problème du mal-logement en prenant en compte l’évolution démographique, il faudrait construire 9 000 logements sociaux par an jusqu’à 2030 contre les 4 500 sortant actuellement de terre chaque année.
À noter que 21 000 dossiers de demandes de logements sociaux sont encore actuellement en souffrance.
En effet, la population de La Réunion est estimée à 833 944 habitants en 2012, contre 794 107 cinq ans plus tôt. Sous l’effet du desserrement familial, le nombre de ménages a augmenté au cours de la dernière décennie (+29% entre 1999 et 2008) à un rythme deux fois plus élevé que celui de la population (+14,5%).
10% des ménages dépendent totalement des prestations sociales, taux qui
a augmenté de 4,1 % en un an alors que la population n’a augmenté que de 1,5 %.
L’habitat insalubre
La fondation Abbé Pierre axe son rapport annuel sur 4 enjeux dans la lutte contre le mal-logement dont notamment la lutte contre l’habitat indigne.
Sur la problématique de l’habitat indigne, la moitié des logements sont concentrés sur 7 des 24 communes de La Réunion, avec un taux de logements insalubres supérieur dans les microrégions de l’Ouest et du Sud.
À noter la quasi-disparition des grandes poches d’habitat insalubre a laissé la place à une réalité bien plus diffuse.
Il existe 4 types de logements jugés indignes. La case en bois sous tôle, auto-construit sur des zones naturelles, agricoles ou à risques, dans les Hauts, sur des mi-pentes. La situation sociale des occupants est souvent très difficile, avec la concentration de problèmes d’éducation.
Il y a aussi des logements sociaux en cours de dégradation, les pratiques de marchands de sommeil dans de petits immeubles anciens des centres urbains ainsi que des logements sociaux vétustes et hors normes.
3 plans locaux de lutte contre l’habitat indigne et 2 au niveau communal sont en cours. Le TCO, la Cirest, la Civis mais aussi Saint-André et Petite-Île sont engagés dans le combat contre ce fléau. Un projet existe aussi à Saint-Denis.