Ce jeudi, le préfet de La Réunion a signé un nouvel arrêté préfectoral applicable jusqu’au 15 février 2016. Cet arrêté est basé sur le principe de la restriction de certaines activités dans la zone des 300m mais grande nouveauté, cette interdiction est assortie d’exceptions. En clair, des zones d’expérimentation seront bientôt opérationnelles pour permettre la baignade et la pratique des activités nautiques.
Le comité réunionnais de réduction du risque requin (C4R) s’est réuni ce jeudi 12 février au Centre de formation pour adultes (CFA) situé Saint-Clotilde. Un cadre réglementaire rénové a été présenté afin de permettre une reprise progressive et encadrée des activités concernées par le risque requin.
Risque requin : quelles actions pour 2015 ?
A l’issue de cette réunion du C4R, le préfet de La Réunion Dominique Sorain a présenté le bilan des actions réalisées en 2014 et des principales orientations du plan d’actions 2015/2020.
2015, une année de transition
Le comité réunionnais de réduction du risque requin (C4R) réunit ce jeudi permet de présenter les différents programmes portés par l’Etat, la Région, les communes, la Ligue de Surf, le CRPMEM (Comité Régional des Pêches et des Elevages Marins) et les associations dans le cadre de la gestion du risque requin.
Et ce jeudi 12 février, le préfet de La Réunion a signé un nouvel arrêté préfectoral applicable jusqu’au 15 février 2016. Tout comme le précédent, il est basé sur le principe de la restriction de certains activités dans la bande des 300 mètres (la baignade et les activités nautiques utilisant la force motrice des vagues). Mais la grande nouveauté réside dans le fait que cet arrêté préfectoral est assorti d’exceptions, en l’occurrence :
- le lagon,
- les espaces aménagés et surveillés hors lagon,
- et une nouveauté : les zones d’expérimentation opérationnelle.
Dans le contexte actuel, la préfecture de La Réunion souligne que la gestion du risque requin s’inscrit dans "une démarche globale mettant en oeuvre plusieurs solutions complémentaires".
En clair, le préfet a présenté le concept "des barrières de sécurité successives" qui se décline sur les lieux de pratiques nautiques.
Ces barrières de sécurité successives se rapportent à des expérimentations opérationnelles en cours :
- les projets de sécurisation portés par les mairies (pose de filets de protection, recherche de dispositifs innovants de sécurisation...) ;
- le projet "Cap Requin" et le programme "Valorequin" porté par le CRPMEM ;
- le programme Vigies requins renforcées (VRR) porté par la ligue réunionnaise de surf.
Une zone d’expérimentation opérationnelle, c’est quoi ?
Afin d’assurer la sécurité des baigneurs et des passionnés de sports de glisse, ces zones d’expérimentation opérationnelles sont des espaces aménagés dans lesquels pourront être menées une ou plusieurs expérimentations opérationnelles de réduction du risque requin.
A travers ces zones, il s’agit d’évaluer clairement la pertinence des différents dispositifs créés pour réduire le risque requin.
Attention : les activités nautiques utilisant la force motrice des vagues pourront être pratiquées dans des conditions définies par les communes. En clair, ce sont les maires qui devront définir les conditions et les zones géographiques dans lesquelles la baignade et les activités nautiques pourront être pratiquées.
Où pratiquer des activités nautiques ?
La préfecture de La Réunion souligne que les discussions se poursuivent avec les communes mais on sait d’ores et déjà que plusieurs zones d’expérimentations opérationnelles pourraient prochainement s’ouvrir à Saint-Paul, Trois Bassins et Saint-Leu. Avec pour objectif d’expérimenter le dispositif "Vigies Requins Renforcées". Il s’agit précisément de "sessions de pratique organisées pour le pôle espoir régional et les partenaires d’entraînement".
Objectif à terme : "des zones permettant la pratique du surf pourraient également être ouvertes par les communes lorsque les communes auront mis en place les dispositifs de sécurisation nécessaires".
Ce jeudi, le préfet de La Réunion a exposé les grands travaux réalisés en 2014 ainsi que le plan d’actions prévu pour 2015. A l’issue de cette réunion, le président de la Région et sénateur Didier Robert a insisté sur le fait que "l’économie balnéaire a été durement éprouvée" par la crise requin.
Didier Robert plaide donc pour "un fond d’aide exceptionnelle et d’exonérations de charges pour les entreprises affectées".
"Les études continuent" affirme le préfet
Dominique Sorain a également insisté sur le fait que les études se poursuivent afin d’obtenir de meilleures connaissances sur les requins.
Au sujet du programme scientifique CHARC (financé par l’Europe - FEDER), le premier représentant de l’Etat souligne que "les études ne sont pas complètes". Avant de préciser : "ces études nous ont apporté un certain nombre d’informations sur les requins bouledogue et c’est à partir de ces données que nous allons pouvoir adapter nos dispositifs".
Suite à ces annonces, Patrick Florès - élu de Saint-Paul en charge de la sécurisation des activités balnéaires - n’a pas caché sa grande satisfaction. "C’est un grand jour pour moi, les activités nautiques pourraient reprendre d’ici le mois de septembre" a déclaré Patrick Florès.
Une compétition de surf pourrait même être organisée en 2017 selon Christophe Mulquin, conseiller municipal à la mairie de Saint-Leu.