46 000 Réunionnais s’occupent chaque jour de leurs proches malades. Appelés les aidants familiaux, ces personnes consacrent leur quotidien à ceux qui leur sont chers. Un mode de vie souvent lourd de responsabilités. Un nouveau dispositif a été mis en place pour les accompagner.
Proche malade, parent en perte d’autonomie, la solidarité familiale est l’un des piliers de la société réunionnaise. Dans l’île, 46 000 personnes ont fait le choix de s’occuper à temps plein de leurs proches. Une alternative au placement dans des établissements spécialisés. Ces aidants familiaux ont dû adapter leur quotidien à la maladie.
Corinne s’occupe depuis deux ans de Sylvie, déficiente mentale. Une responsabilité qui a longtemps pesé sur sa vie de famille. Si aujourd’hui son mari et ses enfants ont réussi à s’adapter, la situation reste difficile. "J’aimerais avoir une journée pour moi", confie la mère de famille.
Un nouveau dispositif a été mis en place pour soutenir les aidants familiaux. Des rencontres sont organisées. Grâce à ces rencontres, Corinne pourra, le temps d’une journée, souffler, en confiant Sylvie à des professionnels.
Liliane et Daniel sont aussi dans la même situation. Le couple s’occupe au quotidien de la mère de Liliane. La gramoune de 82 ans souffre de la maladie d’alzeihmer. Une pathologie qui a bouleversé leur quotidien. Le couple a dû mettre fin à leurs activités professionnelles respectives. Ils participent également aux rencontres et ateliers d’accompagnement des aidants.
"Cela nous apporte un plus, ça nous donne un punch", explique Liliane. "Une tonicité que nous n’aurions pas eu si nous n’avions pas connu ce genre d’aides", ajoute son mari Daniel.
Objectif pour ces accompagnants : sortir les aidants de leur quotidien et "leur offrir des moments de répit", indique Virginie Dijoux, responsable des ressources humaines et de l’action sociale à la Caisse réunionnaise complémentaire.
Un soutien à travers des discussions avec des travailleurs sociaux et des psychologues pour rompre avec l’isolement. Deux fois par mois, des rencontres ont lieu aux quatre coins de l’île.