Du 2 au 5 juin, Ernestine Ronai, coordinatrice nationale de la MIPROF et fondatrice du premier observatoire départemental des violences faites aux femmes, est en visite à La Réunion. Objectif : rencontrer les élus, les acteurs institutionnels et associatifs et des femmes victimes de violences afin de définir les enjeux de l’Observatoire réunionnais.
Les femmes victimes de violences sont trois fois plus nombreuses à La Réunion qu’en métropole. En 2012, quatre plaintes étaient en moyenne déposées chaque jour.
La lutte contre les violences envers les femmes est devenue une cause régionale. Le sujet sera au cœur d’une semaine de rencontres entre les professionnels et les élus, afin de renforcer les différents dispositifs déjà en place.
A cette occasion, Ernestine Ronai viendra apporter son expertise au déploiement opérationnel de l’observatoire réunionnais des violences faites aux femmes (ORViFF) constitué en décembre 2013 à l’initiative de la déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Pour la coordinatrice nationale de la mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), il s’agit de "regarder avec lucidité ce phénomène".
La Réunion est le premier département d’Outre-mer à installer cet observatoire. "Il y a encore beaucoup de travail à faire. Il faut donner confiance aux femmes dans forces de l’ordre, la justice, les associations, les travailleurs sociaux", estime Ernestine Ronai.
Pour la coordinatrice, la lutte contre les violences faites aux femmes passe aussi par la formation des professionnels qui seront amenés à gérer ce type de dossiers "pour que les femmes trouvent l’aide dont elles ont besoin".
"Il faut encore améliorer la connaissance des professionnels des mécanismes de la défense et améliorer les dispositifs", indique Ernestine Ronai. En 2012, près de 1 600 faits de violences conjugales envers des femmes ont été enregistrés par la police et la gendarmerie.
Selon la coordinatrice, la loi prévue fin juin devrait "permettre une meilleure protection" des victimes, à travers notamment les ordonnances restrictives et la mise en place d’un téléphone d’urgence.