Une enquête de l’UFC-Que Choisir pointe du doigt les relations entre les opticiens et les mutuelles. Selon l’étude effectuée à l’échelle nationale, 1 professionnel sur 5 propose une fraude à la complémentaire santé.
L’UFC-Que Choisir s’est penchée sur les fraudes à la complémentaire santé dans le domaine de l’optique. Selon les résultats de l’enquête "clients mystères" menée par l’association de consommateurs, le recours aux modifications de factures pour obtenir un meilleur remboursement est largement répandu.
Près de 7 opticiens sur 10 (69%) ont proposé une solution - légale le plus souvent - pour permettre aux clients de payer moins cher. En revanche, dans près d’1 magasin sur 5 (18%) l’opticien a, de manière spontanée, proposé au client mystère une fraude à la complémentaire santé, en proposant d’établir une facture modifiée pour majorer le remboursement.
La manœuvre : jeter de la poudre aux yeux aux mutuelles en augmentant artificiellement le prix facturé sur les verres.
L’enquête démontre par ailleurs que les opticiens indépendants sont plus enclins à la fraude que les enseignes. Une différence de focale qui se traduit par un taux de fraude 2,5 fois supérieur aux enseignes nationale. Près d’1 opticien indépendant sur 3 propose de brouiller la vue des complémentaires santé.
Selon UFC-Que choisir, la fraude aux mutuelles représentent un coût de 142 millions d’euros pour les consommateurs. "Cette pratique généralisée se traduit par un surcroît de prestations à payer de la part des complémentaires santé, et par conséquent par une augmentation des cotisations payées par les consommateurs", précise l’association de consommateurs.
Selon le président de l’Association des opticiens ces pratiques ne se font pas à La Réunion. Un constat partagé par Jean-Pierre Lajoie, vice-président d’UFC-Que Choisir à l’échelle locale.
L’enquête
UFC-Que Choisir a procédé à une enquête "clients mystères" chez 1 188 points de vente d’optique, dans 83 départements - dont deux départements d’Outre-mer - du 9 au 23 novembre 2003. 10,4% des magasins d’optique français ont été visités.
Les "clients mystères" avaient pour mission de se renseigner en vue d’un achat d’une future paire de lunettes de vue, sans ordonnance.
L’enquête s’est déroulée en deux temps : une phase d’observation sur la présence d’offres promotionnelles, l’affichage, la lisibilité des prix et l’existence d’un conseil dans le choix d’une monture ; une phase de choix de monture, d’un montant minimum de 140 euros, munie de verres simples. Le client devait par ailleurs indiquer le montant du remboursement de sa complémentaire santé et prétendre que la somme qui restait à sa charge était trop élevée.