343 000 personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en 2010, révèle l’INSEE dans une étude rendue publique hier. Les familles monoparentales et les enfants sont les plus touchés par la pauvreté.
L’INSEE a révélé les conclusions d’une étude menée à La Réunion entre 2007 et 2010 sur le niveau de vie. Si l’étude montre que "les niveaux de vie progressent à La Réunion pour l’ensemble de la population, sauf pour les plus aisés" pendant cette période, elle pointe également que "les allocations chômage ont fortement augmenté : 42 600 chômeurs sont indemnisés en 2010, soit 16 000 de plus qu’en 2007".
PAUVRETÉ
Le taux de pauvreté à La Réunion atteint 42 % en 2010. Une personne habitant à La Réunion a 4,6 fois plus de risque d’être en situation de pauvreté qu’une personne habitant en France métropolitaine. Le seuil de pauvreté national est de 935 euros mensuels (hors revenus financiers non imposables). Est considérée en situation de pauvreté, toute personne dont le niveau de vie est inférieur à ce seuil. Le taux de pauvreté recule de 4,5 points par rapport à 2007.
En 2010, 343.000 personnes à La Réunion vivent sous le seuil de pauvreté qui est fixé à 935 euros par mois. L’étude montre que la moitié des 343.000 personnes "vivent avec moins de 690 euros par mois".
Près des deux tiers des familles monoparentales sont concernées par la pauvreté. Elles sont majoritairement dirigées par des femmes, qui sont plus souvent éloignées de l’emploi que les hommes. Les familles monoparentales étant deux fois plus fréquentes à La Réunion qu’au niveau national, un tiers des personnes pauvres vivent dans ce type de famille. Les plus touchées par la pauvreté sont ensuite les personnes seules, pauvres à 44 %, et les couples avec enfants (37 %).
Les enfants sont particulièrement concernés par la pauvreté à La Réunion.
Un enfant sur deux, soit 128 000 enfants, vivent au-dessous du seuil de pauvreté. La situation des parents sur le marché du travail influe fortement sur le niveau de vie du ménage. Lorsqu’aucun parent ne dispose d’un emploi, neuf enfants sur dix sont en situation de pauvreté.
À l’inverse, seulement un enfant sur dix est pauvre lorsque les deux parents sont en couple et qu’ils travaillent tous les deux. Ainsi, 60 % des enfants pauvres vivent dans des ménages sans personne en emploi et 31 % avec une seule personne en emploi.
40 % des personnes en situation de pauvreté vivent dans la microrégion Sud. Zone la plus peuplée, avec 35 % de la population de l’île, elle est aussi la plus pauvre (48 % de taux de pauvreté), suivi de près par l’Est (46 %). Dans ces deux régions, le taux d’emploi est très faible : seulement une personne de 15 à 64 ans sur trois est en emploi.
ALLOCATIONS CHÔMAGE
Les allocations chômage ont fortement augmenté (+70% en euros constants) : 42.600 chômeurs sont indemnisés en 210, soit 16.000 de plus qu’en 2007. Selon l’INSEE, "cette augmentation est le reflet de trajectoires individuelles de perte d’emploi s’accompagnant d’une perte de revenu pour les personnes concernées". Néanmoins, au niveau du territoire, ces indemnisations participent pour 25 % à l’augmentation du revenu disponible total.
Les revenus versés par les différents régimes de retraites sont en constante augmentation depuis une décennie. En trois ans, ces revenus s’accroissent de 143 millions en euros constants, soit 21 % de l’augmentation totale des revenus sur la période. ette montée en charge structurelle s’explique par l’accroissement du nombre d’allocataires dû au vieillissement de la population (+ 14 000 retraités sur les principaux régimes de base en 3 ans). Par ailleurs les nouvelles générations qui abordent l’âge de la retraite justifient davantage que les précédentes de carrières assorties de cotisations et bénéficient ainsi de pensions de meilleure qualité.
En France métropolitaine, les niveaux de vie augmentent plus modérément
Malgré une situation économique défavorable à partir de 2008, le niveau de vie médian en France métropolitaine augmente de 2,7 % en euros constants, entre 2007 et 2010. Cette augmentation plus faible qu’à La Réunion profite davantage aux plus aisés. Les niveaux des 8e et 9e déciles augmentent fortement (3,5 % et 4,0 %). À l’inverse les deux premiers déciles ne progressent que très faiblement, respectivement 0,7 % et 1,3 %.
Ainsi, contrairement à La Réunion, les inégalités de niveaux de vie se sont accrues. Le rapport inter-décile D9/D1 passe de 3,2 à 3,3. Les déciles intermédiaires, du 3e au 7e, augmentent modérément, entre 2 % et 3 % sur trois ans. Le seuil de pauvreté égal à 60 % de la médiane s’élève à 935 euros en 2010, ne progressant que de 2,7 % en euros constants en trois ans.
NIVEAU DE VIE
Entre 2007 et 2010, le niveau de vie progresse pour 9 Réunionnais sur 10. L’augmentation profite à l’ensemble des ménages, sauf aux 10 % les plus aisés. Les ménages daux revenus intermédiaires sont ceux qui profitent le plus de cette hausse, en particulier via la hausse des revenus salariaux et l’instauration du RSTA (Revenu supplémentaire temporaire d’activité).
Pour les ménages les plus défavorisés, qui correspondent aux premiers déciles, les revenus d’activité reculent mais sont compensés par une hausse des prestations chômage et des retraites. Les hauts déciles, ménages les plus favorisés, sont ceux qui progressent le moins. Le revenu disponible des 10 % des ménages les plus aisés diminue même de 4,8 % en euros constants, en particulier à cause de la baisse des revenus d’activité non
salariaux