Directeur des maladies infectieuses et vaccins à Santé Publique France, Dr Daniel Levy est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion.
La vaccination, on en parle avec Daniel Levy. Le directeur des maladies infectieuses et vaccination à Santé Publique France est sur le plateau d’Antenne Réunion.
Selon plusieurs sondages, quatre Français sur dix n’ont pas confiance aux vaccins. Le docteur explique quelles peuvent être les causes de cette méfiance.
11 vaccins obligatoires : les parents inquiets à La Réunion
"Je pense que l’une des raisons principales qui se cache derrière cette méfiance, c’est le succès de la vaccination. En ayant fait disparaître des maladies, ne serait-ce qu’au milieu du siècle dernier tué en France des centaines, voire des milliers d’enfants, a fait que la crainte de ces maladies a disparu. Aujourd’hui, les gens ne voient plus que les éventuels effets secondaires des vaccins auxquels ils accordent une importance hors de propos avec la réalité, et ont oublié les risques liés aux maladies comme la diphtérie, le tétanos, la polio ou la rougeole."
Plusieurs associations interpellent sur les dangers de la vaccination et demandent beaucoup plus de liberté, d’avoir le choix de se faire vacciner ou pas. Pour le directeur des maladies infectieuses et vaccination à Santé Publique France, "la vaccination, comme tout médicament actif, peut avoir des effets secondaires. Ils sont essentiellement une douleur au point d’injection, et parfois un peu de fièvre et de mal de tête. Sur les vaccins de l’enfant je suis catégorique, il n’y a pas de mort qui soit liée aux vaccinations."
De 3 vaccins obligatoires auparavant, la couverture vaccinale en France passe à présent de 11 vaccins pour un enfant de moins de 2 ans.
"La vaccination ne va pas tout régler. Les vaccinations qui étaient déjà obligatoires (DTP), bénéficiaient d’une couverture vaccinale excessivement élevée, ces maladies avaient disparues. Par contre, des vaccinations pour des maladies pour lesquelles la vaccination n’était que recommandée souffrait d’une proportion d’enfants vaccinés insuffisante, qui permettaient à ces maladies de continuer à exister en France. Voire à causer des complications sévères, des séquelles définitives ou des décès. Grâce à l’obligation, on va pouvoir faire disparaître également ces maladies et en particulier la rougeole."
Le vaccin de la grippe est encore trop négligé à La Réunion. Si le docteur reconnaît que son efficacité pourrait être meilleure, il en souligne néanmoins l’utilité.
"Même si ce n’est pas le meilleur vaccin dont nous disposons, que son efficacité est moyenne, il permet d’éviter des centaines, voire des milliers de décès."