Avec l’extension du pass sanitaire, la vie se complique pour les personnes non-vaccinées. Si certains ne veulent se faire vacciner par choix, d’autres ne peuvent se faire vacciner, en raison de contre-indication. Cependant, la liste des cas est très limitée. Un véritable casse-tête pour les personnes ne pouvant se faire vacciner, mais qui n’entrent pas dans cette liste.
En France, seule une centaine de personnes sont concernées par la liste de contre-indications désignées par le gouvernement.
Et pourtant… d’autres ne peuvent se faire vacciner pour des raisons médicales.
Publiée le 8 août au Journal Officiel, le décret du 7 août 2021 modifiant le décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire liste les contre-indications à la vaccination contre le Covid-19.
Elle se réduit à :
- des réactions allergiques à un composant du vaccin (polyéthylène-glycols, polysorbates). Le vaccin contre le Covid-19 est contre-indiqué en cas d’"antécédent d’allergie documentée [par l’avis d’un allergologue] à un des composants du vaccin, en particulier le polyéthylène-glycol et par risque d’allergie croisée aux polysorbates".
Que risquent les malades en cas d’injection ? Les patients allergiques au PEG 2 000 ou aux polysorbates risquent une anaphylaxie dans les minutes qui suivent l’injection.
- des "personnes ayant déjà présenté des épisodes de syndrome de fuite capillaire" ;
- des complications survenues après l’injection de la première dose (myocardite, péricardite, syndrome de Guillain-Barré). La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque, et la péricardite une inflammation de l’enveloppe fibreuse qui entoure le cœur. Dans la plupart des cas, la myocardite est provoquée par une infection virale, et touche principalement une population jeune, âgée de 20 à 40 ans, et plus masculine que féminine.
Que risquent les malades en cas d’injection ? Si la myocardite a eu lieu après la première injection d’un vaccin contre le Covid-19, les autorités sanitaires recommandent d’attendre une évolution favorable du patient, quitte à ne pas terminer le cycle vaccinal, pour éviter une récidive.
Deux autres conditions médicales sont évoquées par le décret : le syndrome de Guillain-Barré et le syndrome de fuite capillaire. Dans le premier cas, il s’agit d’un fonctionnement anormal des anticorps, qui vont attaquer les nerfs du malade plutôt que les microbes.
- des cas de "personnes ayant présenté un syndrome thrombotique et thrombocytopénique" lors d’une vaccination avec AstraZeneca ;
- des cas de syndrome inflammatoire grave chez l’enfant après une infection par le virus (syndrome PIMS).
Que risquent les enfants déjà touchés en cas d’injection ? La crainte d’une récidive a poussé les autorités sanitaires à déconseiller la vaccination contre le Covid-19 aux enfants concernés.
Il est demandé aux médecins de respecter cette liste, définie en lien avec l’ANSM et prise après avis de la HAS.
Pour certains patients atteints de pathologies graves ou chroniques, c’est le corps médical qui préconise de ne pas se faire vacciner.
Mais alors, comment ces patients peuvent-ils faire pour ne pas avoir à passer des tests Covid à répétition ; sachant qu’ils vont devenir payants ; et que ces personnes ne peuvent se faire vacciner.
Contacté, le Ministère de la Santé nous a répondu. "Un médecin est en droit de refuser de pratiquer la vaccination chez un patient. Ce dernier pourra alors demander un second avis médical. Si le médecin refuse la vaccination, il lui revient de lui fournir un certificat de contre-indication. Le certificat est par la suite transmis à l’Assurance Maladie qui est en charge d’éditer pour la personne un QR code qui lui permettra d’accéder à l’ensemble des lieux soumis au pass sanitaire. Ainsi, l’Assurance Maladie sera en mesure d’opérer un certain contrôle, notamment concernant de potentielles anomalies ou fraudes. En effet, les certificats de contre-indication peuvent être contrôlés par les services médicaux des Caisses d’Assurance Maladie afin de vérifier qu’il ne s’agit pas de certificat de complaisance."
Un certificat médical de complaisance est un certificat délivré par pure complaisance de son auteur, alors qu’il n’est nullement tenu de le délivrer, en vue de solliciter la bienveillance du destinataire.
En règle générale, ces certificats sont utilisés afin d’échapper à une obligation scolaire ou professionnelle. Il est du devoir du médecin généraliste de refuser ce genre de demandes non justifiées.
Dans le cadre de ses prescriptions, le praticien doit respecter les dispositions du Code de la santé publique et du Code de déontologie. Aux termes de l’article R 4127-28 du Code de la santé publique, il ne doit pas délivrer de rapport tendancieux ou de certificat de complaisance.