Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie, est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion.
L’alcoolisme et les drogues sont un vrai fléau à La Réunion. Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie (FFA) est sur le plateau d’Antenne Réunion pour en parler.
Le docteur Mété souhaite créer une Journée sans alcool. Mesure symbolique ou vraie proposition pouvant faire baisser la consommation d’alcool ? Amine Benyamina s’exprime.
"Le symbole peut avoir un effet positif. L’idée n’est pas d’interdire, mais de faire une Journée sans alcool comme on fait des Journées mondiales sans tabac pour faire prendre conscience de la problématique de l’alcool dans notre pays et plus précisément dans l’île. La mesure préconisée par le docteur Mété est très importante."
"L’alcool est responsable de 49 000 morts par an en France et dans l’Outre-mer. Nous avons à travers ce produit la fiscalité la plus facile et la moins contraignante de tous les produits manufacturés qui peuvent se trouver en France et même pire encore à La Réunion", poursuit le président de la Fédération.
"Face à ce constat et ce qui est apparu comme une grande déception dans les mesurées proposées par la ministre dans le plan de santé publique, il est utile et important pour les professionnels que nous sommes de faire prendre conscience aux responsables politiques de leurs responsabilités."
Le président de la Fédération est l’un des signataires de la mise en place d’un prix plancher par unité d’alcool. Pour lui, s’attaquer aux porte-feuilles des consommateurs est un premier pas face à l’addiction à l’alcool.
"On ne va pas arrêter l’addiction, mais on va limiter un certain nombre de personnes qui calculent leur budget pour pouvoir consommer. Je pense très précisément aux jeunes, qui ont accès à un alcool pratiquement donné par rapport à de l’eau minérale ou un certain type de boisson de consommation. Si on ne fait aucune mesure, on a le sentiment d’accepter la fatalité. L’idée n’est pas de faire la guerre à la filière des viticoles ni à la tradition du rhum et des spiritueux. L’idée est de dire qu’il existe un problème, il faut nous donner les moyens de communiquer et de donner des informations sincères et validées sur cette problématique. Et ce n’est pas le cas."