45 décès et plusieurs centaines de cas de pestes sont recensés à Madagascar. Une inquiétude particulière cette année car la peste s’est répandue rapidement aux grandes villes. Le président malgache appelle au calme. L’OMS est arrivée avec 1 million de doses d’antibiotiques.
Sur des images diffusées ce mardi par le Ministère de la Santé publique, Hery Rajaonarimampianina, président de Madagascar, reçoit de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) un peu plus d’un million de doses antibiotiques pour lutter contre la peste dans la Grande Ile.
"Nous sommes dans une guerre, et aujourd’hui nous avons les armes et les munitions pour combattre cette épidémie", a déclaré le président malgache. Les chiffres font état d’une quarantaine de décès et près de 400 cas de peste depuis août 2017. Une situation préoccupante, puisque certaines personnes meurent de la peste pulmonaire.
"Cette année, la peste pulmonaire se transmet par contact humain, c’est très grave. Une fois que cela se transforme en peste pulmonaire, la maladie atteint un niveau de contagion très dangereux. Il faut signaler qu’il y a un traitement sûr à 100 %, et qu’il est gratuit", explique Isaac Rabeson, de la Croix-Rouge malgache.
Arrivés avec des médicaments, les médecins de l’OMS ont testé à Tananarive le dispositif sanitaire mis en place dans les aéroports malgaches. Cependant, en interrogeant les voyageurs arrivés de Tamatave ce mardi après-midi, ll semble qu’aucune mesure n’ait été mise en place dans la deuxième ville du pays. "Plein de gens parlaient de la peste là-bas, mais je n’ai pas peur."
"Des gens portent des masques. Mais quand je demande là-bas ils me disent qu’il n’y a pas de traitement adapté. Après les gens comme moi qui viennent de Tamatave à La Réunion, ils peuvent avoir les symptômes mais personne ne connaît et ça se propager ici. Une fois arrivé à La Réunion, on ne m’a rien dit de spécial."
Selon l’Agence régionale de santé océan Indien (ARS OI), le risque de propagation est faible, comme l’indiquait sur le plateau d’Antenne Réunion François Chieze, directeur de la Veille et Sécurité Sanitaire de l’ARS Océan Indien.
"La peste pulmonaire évolue entre trois heures et deux jours. Elle existe sur les hauts plateaux de Madagascar. Le temps qu’une personne arrive sur un aéroport, prenne un aéronef ou un bateau, les symptômes se seront déclarés. Avec des symptômes bruyants : la personne est en détresse respiratoire, va avoir des expectorations rosées et une fièvre importante."
Certains pays de la zone ont demandé à leurs ressortissants de ne pas voyager à Madagascar. Des mesures sanitaires ont été prises dans leurs aéroports. Mais, pour l’heure, à La Réunion, aucune restriction de vol ni sanitaire n’est entrée en vigueur.