La lutte contre l’ennemi public n°1 depuis 2005 à La Réunion franchit une nouvelle étape. Pour contrer la prolifération du virus du chikungunya et de la dengue, l’IRD et le CRVOI ont mis en place une technique de stérilisation des moustiques.
La T.I.S ( Technique de l’insecte stérile) a été présentée lundi 23 juin aux acteurs de la lutte antivectorielle à La Réunion. Une étude de faisabilité est menée depuis 2009 par l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et le CRVOI (Centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l’océan Indien.
Le principe de la technique : stériliser les moustiques mâles pour empêcher leur prolifération et ainsi contrer les risques de transmission de maladies véhiculées par l’aedes albopictus, comme la dengue et le chikungunya.
La technique s’articule autour de quatre étapes. La première consiste à effectuer un élevage de masse en laboratoire afin de générer une population importante de moustiques. Les individus mâles sont ensuite stérilisés par irradiation aux rayons gamma. Une opération qui neutralise les cellules reproductrices.
Les moustiques femelles étant les seuls à piquer et donc susceptibles de transmettre le virus, les mâles sont isolés lors de la troisième étape. Les moustiques stérilisés sont enfin relâchés en quantité 5 à 10 fois supérieure à celle des mâles sauvages.
Le moustique tigre a été le principal vecteur impliqué dans la crise du chikungunya qui a frappé La Réunion en 2005-2006. La lutte antivectorielle menée dans la région montre depuis ses limites. La phae 1 de la T.I.S s’est achevée. La deuxième phase va se poursuivre jusqu’en 2017. Des démonstrations, à petite échelle, vont être réalisées sur le terrain afin d’évaluer la faisabilité et l’efficacité du dispositif avant une intervention à plus large échelle.