7 députés des Outre-Mer ont signé une tribune contre les violences liées aux orientations sexuelles.
Des députés de La Réunion, de Guyane et de Guadeloupe, ont signé une tribune pour lutter contre les exclusions des personnes LGBT+.
Ericka Bareigts, députée de La Réunion ; Huguette Bello, députée de La Réunion ; Justine Bénin, députée de la Guadeloupe ; David Lorion, député de La Réunion ; Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion ; Olivier Serva, député de la Guadeloupe ; Gabriel Serville, député de la Guyane.
2018 commence et l’Australie, pays voisin de la France d’outre mer, vient d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe. Désormais, 23 pays autorisent les femmes qui aiment une femme, les hommes qui aiment un homme à célébrer publiquement leur union. L’égalité avance et c’est tant mieux !
L’entrée dans la loi des diverses orientations sexuelles ou identités de genre avance depuis cinquante ans, depuis 1968, cependant la loi ne fait pas les mentalités ; elle participe éventuellement de leur évolution, venant ponctuellement protéger les personnes persécutées à raison de ce qu’elles sont.
Beaucoup reste à faire, s’agissant des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bi & trans) ou d’autres minorités mais aussi de la majeure partie de l’humanité : l’actualité rappelle les écarts qui demeurent selon le sexe, au quotidien (dans les tâches ménagères, sur les fiches de paie, dans les assemblées ou les conseils d’administration), malgré les lois censées faire advenir l’égalité femmes-hommes. Nos sociétés continuent de vivre avec le sexisme, cette idée selon laquelle être un homme est mieux qu’être une femme, et c’est insupportable.
Être différent dans son orientation sexuelle, dans la manière dont on vit son identité de genre reste source de difficultés, de discriminations, d’exclusion au quotidien dans un univers par principe "hétérocentré". Si les lois ouvrent de nouveaux droits, la vigilance est nécessaire : les violences et les discriminations lesbophobes, homophobes, biphobes et transphobes sont monnaies courantes. Les témoignages en sont nombreux, outre-mer comme dans l’Hexagone : le dernier rapport annuel de l’association SOS homophobie en restitue certains.
Outre-mers, d’autres associations peuvent être citées, membres notamment de la fédération "Total Respect - Tjenbé Rèd". Fait unique, ô combien encourageant, des États généraux des Français/es d’outre-mers LGBT & de leurs ami/e/s ont été lancés le 14 février 2017 au ministère des outre-mer (en présence de deux ministres et deux délégués interministériels, avec le soutien de plusieurs député/e/s et de nombreuses, nombreux responsables associatifs). La déclaration de principes et d’objectifs adoptée permettra au monde LGBT & au monde ultramarin de défendre dans un cadre officiel les droits de chacun, chacune, qu’il ou elle soit en Europe ou habite outre-mer de combattre une vision "exotisante" des questions ultramarines ; simultanément, elle permettra au monde ultramarin de combattre une vision "européisante" des questions Lesbiennes, gays, bisexuelles ou trans-identitaires.
Nous, législatrices et législateurs de la France des outre-mers, fabriquons la loi au nom du peuple français mais notre mission est aussi de veiller à son application. Cette double mission nous oblige et nous aurons à coeur d’accompagner nos compatriotes LGBT+, leurs ami/e/s, leurs proches, leurs parents et leurs familles afin de combattre les exclusions, de faire advenir l’égalité concrète "pour tous" en dialoguant constamment avec les élu/e/s, le s institutions, les associations comme avec nos compatriotes.
Ce 14 février, nous souhaitons partager avec toutes et tous les Français/es d’outre-mers, de naissance ou de coeur, d’ici ou de là-bas, hommes ou femmes, lesbiennes, gays, bi ou trans, jeunes ou vieux, sans emploi ou au travail, malades ou non ! Ensemble, notre unité sera notre chance !