Après plusieurs semaines de conflit entre les agriculteurs de La Réunion et Tereos, les politiques réunionnais se sont unis dans l’optique de mettre fin à la crise qui ravage la filière canne. Du soutien des députés à la proposition du Département, tout est mis en œuvre pour aider la filière canne.
Cela fait déjà plusieurs semaines que le ton monte entre les planteurs de canne de La Réunion et l’usinier Tereos. Avec les négociations de la Convention Canne un désaccord majeur s’est fait sentir entre les deux protagonistes.
Depuis plusieurs manifestations des agriculteurs ont été mises en place jusqu’à aujourd’hui encore. Les points de vue, positions et avis des planteurs ainsi que des réunionnais vis-à-vis de cette crise et de ses conséquences ont été récoltés.
Aujourd’hui les 7 députés de La Réunion ont montré leur soutien aux agriculteurs dans un courrier commun qu’ils ont adressé à Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture. Dans ce courrier les élus locaux demandent à être reçus par le ministre le plus rapidement possible pour discuter du conflit de la filière canne-sucre-énergie.
La même démarche a été entreprise auprès d’Annick Girardin, ministre des Outre-mer. Et cette initiative constitue d’ailleurs la première action et le point de départ du Collectif des députés de La Réunion.
De plus Serge Hoareau, maire de Petite-Île prend également position en faveur des planteurs. Il explique : "On est aujourd’hui dans la préoccupation immédiate. Cette préoccupation nous amène à faire une nouvelle proposition qui consiste à renforcer l’aide à la replantation à la canne. Un dispositif qui aujourd’hui bénéficie de 50% d’aide de l’Europe et la contre-partie nationale État. Le département vient abonder ce dispositif pour le porter à 90%."
Le maire de Petite-Île ajoute : "Nous proposons dans un deuxième temps de mettre en place des assises pour pouvoir discuter, réfléchir sur une nouvelle politique agricole pour notre île. Cela nous voulons le faire dès la rentrée de septembre avec l’ensemble des acteurs du monde agricole mais aussi avec l’État, la Région et l’Europe."
De son côté Yvan Dejean, porte-parole du PCR (Parti Communiste Réunionnais), déclare : "Cela fait plus d’un mois qu’une crise paralyse quasiment le pays. Les planteurs sont excédés, la population exaspérée, Tereos doit maintenant faire un geste significatif et doit céder."
Yvan Dejean ajoute : "Nous demandons à l’État de s’impliquer fortement pour trouver le plus rapidement possible une issue à ce conflit."
Selon lui l’industriel Tereos ne peux pas encaisser les 28 millions d’euros d’aide que l’État a reversé pour les campagnes sucrières de 2017 à 2020 et ne rien donner aux planteurs. "Ils réclament 6 euros de revalorisation sur un prix de référence qui n’a pas bougé depuis 20 ans."
Finalement le porte-parole du PCR explique : "Le pivot de l’agriculture à La Réunion c’est la filière canne-sucre. Il faut dans l’immédiat régler ce conflit. Permettre aux agriculteurs d’avoir un revenu décent pour continuer à vivre et penser l’après 2017."