Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle, évoque les points importants de son programme politique sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion.
Emmanuel Macron, candidat "En Marche" à l’élection présidentielle, est en visite à La Réunion. Il a répondu aux questions d’Antenne Réunion dans le Journal Télévisé de 19 heures.
"Je pense que les Réunionnais ont entendu trop de promesses qui ont été faites. Ils n’y croient plus tellement. Je suis venu ici pour nommer les problèmes, pour discuter. On a parlé avec les élus des problèmes d’éducation, on connaît le problème du chômage. Je fais des propositions concrètes : ce ne sont pas des subventions, pas une politique du guichet, c’est une politique des engagements réciproques. La République doit à tous ses territoires la capacité de réussir de la même façon. Ce n’est pas assuré à La Réunion en ce moment."
"Le point clé consiste à préserver les dispositifs existants. Je ne reviendrais pas sur la surrémunération. Il faut développer les productions locales : La Réunion est meilleure que certains autres territoires ultramarins. Le problème de la vie chère est un modèle où on a subventionné la consommation mais on n’a pas développé la production sur place. Je veux structurer les filières agricole, maritime, énergie sur le renouvelable en particulier. Parce que c’est comme ça que l’on fera baisser le coût de l’alimentation et de l’énergie."
"Il faut des engagements clairs sur la canne à sucre. Je veux qu’on aille au bout des 38 millions d’euros qui permettront d’accompagner la fin des quotas sucriers. Aider au développement de la diversification agricole avec au maximum de la qualité. Il y a un plan d’investissement d’avenir dans mon programme qui permet d’accompagner la modernisation et le développement des exploitations agricoles sur tout le territoire et en particulier l’Ultra-marin. Et aussi, la valorisation des filières bois et maritime qui sont importantes à La Réunion et dont aujourd’hui on tire trop peu de valeurs."
"L’augmentation du salaire net pour tous les Français avec une baisse des charges salariales et une suppression pour 80% des Français de la taxe d’habitation."
"Le prix moyen, je ne saurais pas le dire, mais je sais que lorsqu’on a des prix qui font plus que doubler par période."
"Il faut s’assurer qu’il y a de la concurrence. C’est un contrôle renforcé de l’autorité de la concurrence et plus de contrôles des opérateurs. La deuxième chose, c’est qu’on puisse avoir d’une baisse d’au moins la moitié du prix du billet pour ceux qui ont des nécessités d’aller-retour."
"Et en particulier, je veux pouvoir aider les étudiants, les familles qui ont des besoins au niveau de la santé et les entrepreneurs."
"L’idée est qu’on puisse cumuler les deux aides. Il ne faut pas que le dispositif se substitue. La Région est l’une des seules à pratiquer cela, c’est une bonne chose, je veux aller plus loin."
Interpellé par Thierry Robert en 2016, Emmanuel Macron, à l’époque ministre, avait alerté la DGCCRF (direction des fraudes) sur un soupçon sur la réelle concurrence entre les compagnies aériennes.
"Je pense que les instructions sont encore en cours. Une telle enquête prend 6 à 8 mois. J’ose espérer que les procédures sont en cours. Une fois qu’on a des soupçons, il y’a des enquêtes sur place. On essaie de prouver s’il y a eu une entente. Monter les prix à un moment de l’année, ce n’est pas une infraction en soi. Les montées coordonnées en s’entendant sur le niveau des prix, c’est ça qu’il faut prouver."
"Il faut permettre aux entreprises d’embaucher plus facilement. Il y a beaucoup d’emplois dans l’entreprenariat. Je propose de simplifier les choses chez les entrepreneurs en supprimant le RSI qui fait des tracasseries et des complexités qui ne sont plus compréhensibles qui permettra de créer beaucoup d’emplois d’indépendants."
"Je baisse les charges de 6 points jusqu’à 2,5 SMIC et de 10 points au niveau du SMIC pour toutes les entreprises. Et je simplifie le droit du travail avec une plus grande flexibilité avec en particulier une plus grande place aux accords d’entreprise et de branche."
"Au-delà de ça, je propose est d’aider les quartiers les plus en difficulté et leurs habitants. Il y a aujourd’hui beaucoup de personnes qui vivent dans des quartiers politiques de la ville. Il y aura la création d’emplois francs : toute personne qui décroche un CDI sera accompagné sur 3 ans avec une suppression de 3 000 euros de charges."
"Quand on parle de référence, il y a une partie qui dépend des collectivités territoriales. Je pense que c’est irresponsable de dire que les collectivités ultra-marines ne feront pas de non-renouvellement, c’est une liberté constitutionnelle."
"Je suis favorable à cette route car c’est une nécessité. Je pense qu’il faut essayer de tenir au maximum aux délais. On a un vrai sujet sur l’accès aux ressources et de suivi du chantier. L’État prendra toujours ses responsabilités. J’en parlais pour la continuité territoriale, c’est pareil pour la continuité numérique."
"Je suis favorable à la réouverture de la discussion sur la commercialisation du requin. Ici, le bouledogue est concerné avec une surpopulation à cause de la protection de la réserve naturelle. On arrive à un déséquilibre. Il y a une question de sécurité pour les Réunionnais et les Réunionnaises. Il y a un conflit d’usage : on ne peut plus exploiter le tourisme, les activités sportives."
"C’est pas à moi de définir combien de requins il faut tuer. Il faut rouvrir une discussion pour que les gens compétents décident."
"Lors du débat, les journalistes ont scandé les thèmes. J’ai répondu aux questions, il n’y en avait pas sur l’Outre-Mer. C’est pour ça que j’ai pris l’initiative de les mentionner dans ma conclusion. On oublie trop souvent ces territoires qui sont le coeur vivant de la France sur tous les continents. C’est une part de la France dans une région à un taux de croissance formidable qui a un vrai défi, qui est au coeur de la biodiversité."
"J’ai entendu ce qui a été dit. Beaucoup le disent avec enthousiasme, tous ne le font pas. Quand j’ai lancé mon mouvement en 2016. Personne ne m’imaginait devant vous aujourd’hui. Alors beaucoup de gens ne s’accommodent toujours pas que la vie politique est en train d’être recomposée. Les sondages sont ce qu’ils sont. Je suis le candidat des gens, s’il n’y avait pas un mouvement populaire qui m’avait porté, je ne serais pas devant vous aujourd’hui. Certains me rallient tardivement parce que leurs propres électeurs leur disent de le faire."
"Thierry Robert fait partie de celles et ceux qui se sont engagés tôt, c’est pour ça qu’il n’a pas forcément attendu le programme. Il a pu échanger avec moi et mon équipe sur l’Outre-Mer. Je ne vous donnerais aucun nom de ministre, par respect citoyen, je ne suis pas élu."
"Mon souhait est qu’il y ait dans le gouvernement, un Ultra-marin, pas forcément au ministère de l’Outre-Mer. Il faut qu’il y ait tout ce qui représente la France dans ce collectif."
"Je pense que c’est très important d’au moins une fois se déplacer dans tous les territoires ultra-marins parce que ce sont des réalités qu’il faut toucher du doigt et il faut en rendre compte aux concitoyens."
"L’une des choses que je souhaite pour l’Outre-Mer, c’est plus de flexibilité, de souplesse, de capacités normatives aux collectivités territoriales parce que les réalités sont très différentes. C’est important de venir écouter les enthousiasmes et les attentes."