George Pau-Lanvegin termine sa visite à La Réunion. En direct sur le plateau d’Antenne Réunion, la ministre des Outre-Mer a déploré le manque de participation des partenaires sur le dossier du logement, pointant notamment du doigt la Région Réunion.
Dans un entretien donné à Antenne Réunion, la ministre des Outre-Mer a évoqué la problématique du logement à La Réunion. George Pau-Langevin a présenté les différentes avancées réalisées et a aussi évoqué les problèmes rencontrés dans la mise en place de solutions : "Aujourd’hui, ce qui nous bloque un peu, c’est que nos partenaires, notamment la Région, ne mettent plus d’argent sur l’aménagement du foncier", a déclaré George Pau-Langevin sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion.
Voici la réponse du sénateur et président de la Région Réunion, Didier Robert :
"Dans le cadre de sa visite dans notre Ile, la ministre des Outremers s’est exprimée sur l’intervention de l’État au niveau du Logement ; une action qui ne serait pas assez soutenue par la Région Réunion, selon la ministre du gouvernement Hollande. La réalité chiffre et factuelle est la suivante : depuis 2012, - une baisse continue du financement de l’Etat : moins 30 millions d’euros aux dépens des besoins en logement des Réunionnais les plus fragiles. - Et pour cette année, une baisse supplémentaire de 12% affecte le financement du logement social sur l’ensemble de l’outre-mer, comme en témoigne la loi de finances pour 2016, qui dément les propos de la ministre.
Rappelons que face aux demandes des acteurs de la filière, aux alertes multiples du Conseil régional sur la situation locale dès 2013 sur la nécessité d’un doublement de la Ligne Budgétaire Unique, le maintien des crédits FRAFU pour permettre aux opérateurs de réaliser les aménagements, la sécurisation de la défiscalisation et la déconcentration des agréments fiscaux, le gouvernement est demeuré indifférent et muet et aujourd’hui porteur de faux messages.
Pour compenser le désengagement de ce gouvernement qui s’avère lourdement préjudiciable pour l’ensemble de la filière et des Réunionnais en attente de logements sociaux, La Région est intervenue de manière volontariste, à hauteur de près de 70M€ : 22 M€ engagés pour faciliter la mise à disposition de terrains aménagés pour la construction de logements sociaux (18 opérations / 1888 logements sociaux) et la réalisation des espaces publics structurants (5 opérations) ; à quoi s’ajoutent 24 M€ de prêts garantis par la Région, pour un volume d’encours total de 322 M€, affectés à la construction de 3222 logements sociaux ; et 2,86 M€, encore, pour le financement de la réhabilitation thermique et énergétique de 331 logements sociaux, pour des résidents qui gagnent ainsi en qualité de vie.
L’abandon des territoires, ultramarins en particulier, par le Gouvernement, excède largement le seul domaine du Logement. Depuis 2012, formation professionnelle, apprentissage, mobilité des jeunes, continuité territoriale… servent de variables d’ajustement budgétaire à des gouvernements qui, sous couvert de réduction des déficits, font porter le poids d’une austérité inavouée aux plus défavorisés.
Les Reunionnais ne peuvent se laisser bercer par de douces paroles totalement décalées de leur réalité et de leur quotidien et méritent le respect. La collectivité régionale a pris ses responsabilités et continuera de les prendre mais entend être aussi respectée pour l’action qu’elle porte pour palier les défaillances du gouvernement.
Le partenariat entre les collectivités locales et l’Etat est l’une des conditions essentielles de la réussite collective, à la condition que chaque partenaire sache respecter l’autre. Il n’est pas utile de se laisser bercer par de beaux moments d’autosatisfaction comme l’a fait La ministre à l’occasion de son déplacement. Tout comme il n’est pas utile de céder à la tentation facile d’une attaque gratuite contre la Région Réunion, déplacée et mensongère.
Le collectif et la cohérence des politiques publiques au service de l’intérêt général, c’est ma conception de l’action politique. Mais il est vrai que nous sommes à quelques mois maintenant des prochaines élections présidentielles !"