Lors de la séance de Questions au gouvernement, la députée réunionnaise Éricka Bareigts, s’est exprimée sur les propos de Nadine Morano qui font polémique.
Ce week-end, dans une émission télévisée, l’ex-ministre, ex-députée, actuellement eurodéputée, candidate aux Régionales, Nadine Morano a déclaré : "Nous sommes un pays judéo-chrétien, le Général de Gaulle le disait, de race blanche."
Lors de la séance de questions au gouvernement, la députée réunionnaise Éricka Bareigts, a demandé au Premier ministre Manuel Valls de s’exprimer sur cette polémique.
"Samedi soir, dans l’émission « On n’est pas couché », Nadine Morano, députée européenne du parti prétendument républicain, affirmait avec un aplomb sidérant que la France est un pays de race blanche. Et pour moi, députée noire de la République, cette France décrite par Madame Morano n’est pas la mienne", commence Éricka Bareigts, avant d’être interrompue par des applaudissements de presque l’ensemble des députés.
"Cet épisode n’est que la suite d’une longue série de dérapages qui, de Patrick Devedjian à Laurent Wauquiez, de Christian Estrosi à Nicolas Sarkozy a conduit une partie de la droite française à faire sauter toutes les digues au mépris de son histoire et de son héritage. Cette expression de Nadine Morano ne relève pas de l’erreur malencontreuse. Elle a été préparée, répétée et confirmée.
"Nous, enfants de la République, qui déplorons l’excitation permanente des instincts qui semble parfois saisir les réseaux sociaux, nous qui ne croyons pas qu’il soit nécessaire d’être violent pour exister, nous qui ne voulons pas que la haine de l’autre devienne le refrain entêtant du débat public, nous qui pensons que les valeurs qui fondent notre patrie, Liberté Egalité Fraternité, ne sont pas un slogan vide mais un art de vivre, la France que nous aimons est multiculturelle.
"Elle s’étend de l’Océan indien à l’Océan pacifique jusqu’à l’océan Atlantique. La France que nous aimons est arc-en-ciel. Elle est la synthèse de ses penseurs, de ses artistes, de ses auteurs. La France, ce n’est pas une racine, c’est un idéal.
"Que pouvez-vous dire, Monsieur le ministre, aux Français qui nous écoutent ?"
De son côté, Manuel Valls a déclaré : "Quand on parle de race blanche, quand on va chercher sa doctrine dans les écrits de Mr. Buisson, quand on parle de fuite d’eau, on n’est pas à la hauteur, on tourne le dos à ce qui sont les valeurs de ce pays. Et je me félicite que des décisions sont prises à l’égard de celle qui a prononcé ces propos intolérables. Marianne n’a pas de race, elle n’a pas de couleur. Et aujourd’hui, Mme la Députée, vous l’avez incarnée."