Plusieurs maires de l’île se sont joints au mouvement national visant à dénoncer la baisse de 30% des dotations de l’État accordées aux communes et intercommunalités.
L’Association des maires de La Réunion appelle ce matin les édiles des différentes villes de l’île à se mobiliser pour manifester leur colère suite à l’annonce de la baisse des dotations de l’État.
L’État a décidé de réduire les dotations accordées aux communes et intercommunalités de 30%. Selon l’AMDR, cette baisse concerne les enveloppes destinées à permettre aux collectivités d’assurer "leurs missions quotidiennes et de proximité, y compris les plus vitales."
Le président de l’AMDR, Stéphane Fouassin, maire de Salazie, explique les différentes questions évoquées ce matin, notamment une inégalité de traitement entre les territoires : "La dotation pour les villes de métropole est de 70 euros par habitant alors qu’ici nous avons 40 euros par habitant. On réclame qu’on s’aligne sur les dotations en métropole. Nous avons moins de financements, moins d’argent. Ce sont des emplois en moins, le rôle d’amortisseur social qu’ont les communes que nous pourrons plus faire. Nous serons obligés de choisir entre deux solutions : augmenter les impôts, alors que la population ne peut plus ; ou faire des économies drastiques qui vont impacter fortement les entreprises et la population."
La plupart des maires présents étaient de droite ce matin au Jardin de l’État. Seul édile de gauche, Maurice Gironcel, maire communiste de Sainte-Suzanne a lui affiché son soutien malgré les clivages : "L’école que nous avons prévu de faire a déjà un an et demi de retard, nous allons devoir augmenter les emprunts."
Le président de la Région Réunion et candidat à sa propre succession, le sénateur Didier Robert était présent pour signifier son soutien aux maires manifestants. "Au total, de 2011 à 2017, la baisse cumulée des dotations de l’Etat pour les collectivités locales et donc directement les Français, peut être chiffrée à 28,1 milliards d’euros. Et ce n’est pas fini. D’ici là l’Elysée, Matignon et Bercy prévoient d’alourdir la charge, faute d’être capables de réformer l’Etat", affirme-t-il dans un communiqué, "actuellement, l’Etat doit aux collectivités, pour les seules allocations universelles, le RSA notamment, plus de huit milliards d’euros. Une dette qui ne sera jamais compensée."