La députée réunionnaise Huguette Bello s’est exprimée dans l’hémicycle au sujet de la nécessité de mesure pour la relance de la construction de logements.
Ce mercredi, Huguette Bello, députée divers gauche, a interpellé à l’Assemblée nationale, la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin, au sujet de la construction et du logement à La Réunion.
Huguette Bello a rappelé que La Réunion faisait face à une crise du logement qui impacté le secteur économique du BTP et a demandé au gouvernement de prendre des mesures.
George Pau-Laugevin lui a répondu que "la dotation de la ligne budgétaire unique a augmenté de 10 %" mais aussi que les "dispositifs de défiscalisation" ont été préservés et modernisés. Aussi, une aide d’État doit être entérinée.
La ministre des Outre-Mer ajoute que le plafond de défiscalisation applicable au logement intermédiaire est maintenant porté à 18 000 euros.
George Pau-Langevin a aussi mis l’accent sur "harmoniser la politique de l’État avec celle des collectivités territoriales". Elle pointe du doigt : "la décision de la région Réunion de se retirer du fonds régional d’aménagement foncier et urbain, le FRAFU." "Par ailleurs, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, l’ANRU, va désormais mettre une priorité sur La Réunion", conclut-elle.
Voici les échanges à l’Assemblée nationale :
Elle a déclaré dans l’hémicycle : "Si la crise du logement est générale, elle atteint des sommets à la Réunion où le décalage ne cesse de croître entre la nécessité de construire 6000 logements sociaux par an et la production réelle qui est en chute libre.
Cette situation n’est pas non plus sans effet sur le secteur du BTP, surtout quand il se trouve, comme à la Réunion, de plus en plus lié à la commande publique qui représente désormais plus de 80% de son activité.
De fait, ce secteur a déjà perdu des milliers d’emplois. Quant aux entreprises, leur nombre a presque diminué de moitié. Après six années de dégradation continue, 2015 s’annonce comme l’année de tous les dangers.
Une menace imminente pèse sur l’ensemble de la filière construction. Elle ne sera pas conjurée par le projet de la Nouvelle route du littoral dont le budget colossal, mais auquel émargent surtout des multinationales, n’irriguera vraisemblablement guère l’économie locale.
Inverser les perspectives inquiétantes dans le BTP passe donc nécessairement par une réponse adéquate à la forte demande de logements sociaux, mais aussi de logements intermédiaires. Les obstacles fonciers, juridiques et financiers qui contrarient l’avènement d’un cercle vertueux entre le grand chantier du logement et le secteur du bâtiment sont identifiés.
La question est de savoir quels moyens le gouvernement compte mettre en œuvre pour que la relance de la construction, dont il a fait une de ses priorités, se traduise aussi à la Réunion par une augmentation rapide du nombre de logements livrés et réhabilités."
George Pau-Langevin , ministre des outre-mer, lui a répondu : "Votre question me donne l’occasion de réaffirmer la volonté du Gouvernement de progresser sur la question majeure du logement, qui est à la fois un besoin pour les populations et un facteur d’emploi pour les entreprises."
Puis, elle rappelle : "Je me suis rendue récemment à La Réunion, où j’ai reçu les professionnels du BTP. J’ai bien compris leurs préoccupations. Depuis 2012, nous réalisons des efforts considérables pour améliorer la situation.
La dotation de la ligne budgétaire unique a augmenté de 10 %. Nous avons aussi fait en sorte de préserver et de moderniser les dispositifs de défiscalisation. Nous venons tout juste d’obtenir de Bruxelles le feu vert pour mettre en place une aide d’État que nous avons eu du mal à faire entériner.
Le logement privé s’est effondré à La Réunion. Dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 2015, nous avons pu obtenir que le plafond de défiscalisation applicable au logement intermédiaire soit porté à 18 000 euros.
Vous savez aussi qu’en la matière, il faut malheureusement harmoniser la politique de l’État avec celle des collectivités territoriales. Or, en raison des élections municipales, un certain nombre de projets sont demeurés en attente. En outre, la décision de la région Réunion de se retirer du fonds régional d’aménagement foncier et urbain, le FRAFU, ne va malheureusement pas dans la bonne direction.
Pour autant, nous travaillons avec Mme Pinel à un plan efficace permettant de rassembler toutes les bonnes volontés.
Par ailleurs, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, l’ANRU, va désormais mettre une priorité sur La Réunion dans les nouveaux contrats, ce qui nous permettra d’avancer significativement."