L’analyste politique Yvan Combeau réagit à la démission de Cyrille Hamilcaro du poste de maire de Saint-Louis en amont de la décision de la cour de cassation qui pourrait enterriner aujourd’hui sa condamnation à de l’inéligibilité qui pourrait l’obliger à quitter tout mandat.
Cyrille Hamilcaro a communiqué au Préfet de La Réunion sa démission du poste de maire de Saint-Louis. Cet événement politique intervient alors que la cour de Cassation doit statuer sur le jugement rendu par la Cour d’Appel qui avait condamné le centriste à une peine de 3 ans d’inéligibilité, 10 mois de prison avec sursis et à un peu moins de 90 000 euros d’amende.
Yvan Combeau explique l’enjeu pour Cyrille Hamilcaro de donner sa démission en mont de la décision de la Justice : "C’est une manière d’anticiper et de contrôler le temps politique. Il veut montrer qu’il n’est pas en difficulté, il prend les choses à bras le corps."
Cyrille Hamilcaro reste ainsi en jeu : "ça lui permet de reprendre sa démission parce que personne dans son camp pourrait s’imposer contre lui. Il sait qu’il a un conseil municipal en sa faveur. Il pourra demander au Préfet de La Réunion d’effacer sa demande."
Ainsi, si la cour de Cassation confirme sa condamnation, Cyrille Hamilcaro devra cesser toute activité politique liée à un mandat mais il aura déjà mis en bonne posture, son candidat favori pour le remplacer, Patrick Malet, son premier adjoint, qui devra être élu par les membres du conseil municipal.
Mais si la cour de Cassation annule le tout, il pourra alors revenir sur ses pas et reprendre la main sur la mairie de Saint-Louis en retirant sa démission du bureau du Préfet de La Réunion.
"Il veut rester maître des choses. être un acteur politique, un actant", explique l’analyste politique, "être maître du jeu politique."