Accusés d’avoir maltraité leur bébé et d’avoir causé sa mort en 2008, Ingrid Rezan et Mathieu Mailly font de nouveau face à la Justice. Les parents rejettent toute responsabilité.
Beaucoup d’émotion pour cette première journée d’audience à la Cour d’Assises de Saint-Denis. Ingrid Rezan et Mathieu Mailly, jugés pour coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner doivent de nouveau s’expliquer sur les maltraitances infligées à leur bébé Mattis en 2008.
Des violences répétées qui ont conduit au décès du nourrisson comme l’a expliqué à la barre le médecin légiste ce jeudi. L’expert a livré des conclusions accablantes aujourd’hui : selon lui, le bébé était dans le coma depuis plus de 24 heures au moment où son décès clinique a été constaté.
Autre élément mis en avant par le légiste : le nourrisson souffrait d’un hématome au cerveau et de multiples fractures des côtes. Des enfoncements de la boîte crânienne ont également été relevés.
Ce jeudi, Ingrid Rezan et Mathieu Mailly ont nié toute responsabilité dans la mort de leur enfant. Comme en première instance, les accusés sont restés très silencieux. La mère qui a été acquitté à l’issue du procès aux Assises sera entendue demain. En ce qui concerne son ex-concubin, Mathieu Mailly est revenu sur ses déclarations.
Après s’être présenté en 2012 comme l’auteur des maltraitances mortelles, l’homme assure aujourd’hui qu’il est innocent. De nombreuses zones d’ombre entourent ce dossier. Ce qui n’aide pas les acteurs de la Justice à démêler le vrai du faux.
L’avocat du père, Maître Sainte-Claire assure que son client n’a eu que très peu d’occasions d’être seul avec le petit Mattis. Ce qui suppose que la mère était au courant des violences infligées au bébé et laisse envisager qu’elle aussi a pu battre son petit garçon, âgé d’à peine trois mois.
Une chose est sûre : la petite victime a souffert durant sa courte vie. Les éléments apportés par les médecins démontrent que Mattis n’a cessé d’être frappé. Né au mois d’août, il a été conduit à l’hôpital dès le 1er septembre, pour un choc à la tête.
Les passages à l’hôpital se sont multipliés ensuite : du 22 au 23 septembre puis du 13 au 17 octobre, avant le jour du décès, le 20 octobre. Les versions livrées par les deux mis en cause sont contradictoires.
La mère a par exemple assuré qu’elle avait nourri son bébé le jour de sa mort. Impossible répond le médecin légiste qui évoque l’état de mort cérébrale de l’enfant. Autre interrogation : pourquoi les parents ont-ils fait appel à un prêtre tamoul la veille du décès de Mattis au lieu d’appeler immédiatement un médecin ?
Mattis est mort par dépression respiratoire, et après avoir subi de nombreux coups.