Troisième et dernier jour de procès pour Marie-Daisy Delaplaine et Pascal Poudroux, le couple de tortionnaires de la "Maison de l’horreur". Ils seront tous deux fixés sur leur sort ce mercredi. Ils ont été condamnés à 20 ans de prison.
Face aux jurés hier matin, les victimes ont pris la parole. Tous racontent les violences, les séquestrations de leurs tortionnaires presumés. Il s’agit d’un troisième procès pour le couple de tortionnaires et donc d’une troisième épreuve pour les victimes appelées à s’exprimer devant les jurés de la cour d’assises ?
En première instance comme en appel (le 25 mars 2016), Marie-Daisy Delaplaine et Pascal Poudroux ont tous deux écopé d’une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Mais la condamnation en appel a été annulée pour "vice de forme".
Les deux tortionnaires ont été condamnés à 20 ans de prison chacun avec 13 ans de sûreté.
L’une des victimes est la mère de Pascal Poudroux. Hier, avec beaucoup d’émotions, elle a dû raconter pour la troisième fois son calvaire. Pendant 300 jours, cette femme a été séquestrée : elle a subi des violences, des humiliations et elle affirme avoir été violée par sa belle-fille, Marie-Daisy Delaplaine.
Dans le box des accusés, Marie-Daisy Delaplaine est restée de marbre hier. Son ex-compagnon Pascal Poudroux était à ses côtés, en larmes. Les deux accusés se renvoient la balle. Pascal Poudroux exprime des regrets et il a demandé pardon aux victimes.
Ce troisième procès doit déterminer les responsabilités de chacun et leur degré d’implication. Marie-Daisy Delaplaine reconnaît les faits mais elle nie les viols. Son avocat, maître George-André Hoarau, espère un allégement de la peine.
Le deux accusés sont également jugés pour extorsion d’argent et proxénétisme. Ils sont suspectés d’avoir séquestré leurs victimes afin de récupérer l’argent de leurs minimas sociaux.
Cette affaire sordide a été révélée en septembre 2012 lorsque la mère de Pascal Poudroux a réussi à s’échapper de la "maison de l’horrreur". Elle s’est alors directement rendue aux forces de l’ordre en expliquant avoir été séquestré pendant des mois par son fils et sa belle-fille.
Une fois encore, le couple de tortionnaires - uni dans la perversité - est accusé d’avoir commis des violences ignobles en niant l’humanité de leurs victimes, derrière les murs de la maison de l’horreur à la Plaine-des-Cafres.
Ce mercredi, la soeur de Yolande Poudroux a accepté de témoigner. Elle révèle le calvaire de sa soeur, séquestrée pendant 300 jours, dans la maison de son fils et sa belle-fille.
Cette femme a vécu un cauchemar. Six ans après les faits, Yolande Poudroux est traumatisée. Souffrance, angoisse et incompéhension se mêlent pour cette mère de famille. "Ma soeur est encore beaucoup choquée, angoissée, elle ne veut pas sortir seule. (...)".
Les deux accusés reconnaissent les faits, à l’exception du viol. La famille de Pascal Poudroux espère pourtant un allégement de sa peine. Selon eux, il était sous l’influence de son ex-compagne. Malgré le calvaire subi, sa mère lui a rendu visite en prison.