L’homme de foi placé en garde à vue mardi a été déféré devant le parquet aujourd’hui. Il a été auditionné pour des faits présumés de viol et d’agressions sexuelles. Mis en examen pour viols et agressions sexuelles, il est ressorti libre, placé sous contrôle judiciaire.
Un pasteur de l’Eglise adventiste du 7e jour au Tampon a été déféré ce jeudi après 48 heures de garde à vue. Il est soupçonné de faits de viol et d’agressions sexuelles.
Il a été interpellé mardi et une enquête a été ouverte à son sujet pour des faits présumés de viol et d’agressions sexuelles a révélé Le Journal de l’Île.
Il s’agit de fidèles. Sa garde à vue a été prolongée mercredi afin de permettre aux enquêteurs du démêler le vrai du faux. Car le suspect assure que c’est un autre homme de foi qui aurait orchestré le tout.
La femme du pasteur se dit sereine et affirme faire confiance à son époux.
L’avocat du suspect évoque un complot et qualifie la paroisse en question de secte. Il déclare que les victimes ont été instrumentalisées par la fédération.
Maître Frédéric Hoarau assure que son client a été licencié en novembre dernier à cause de sa modernité. Un procès est en cours à la Cour Prud’Hommes. "C’est un sentiment de colère qui domine, surtout compte tenu du contenu des déclarations totalement farfelues et incohérentes."
L’homme de loi souhaite porter plainte contre les victimes pour dénonciations calomnieuses.
Frédéric Cazal, trésorier de la fondation de l’Eglise adventiste de La Réunion, s’est exprimé au micro d’Antenne Réunion : "Y a un certain nombre de dysfonctionnements qui ont été constatés et qui vont à l’encontre du règlement de la déontologie pastorale et qui disqualifient au niveau de ce qu’on peut décrire et attendre d’un pasteur dans le règlement de l’église adventiste pour exercer cette fonction-là. Les personnes impliquées dans les dénonciations de faits, évoquent des abus de faiblesse et des manipulations."
"En janvier 2017, trois femmes ont dénoncé à des dirigeants de la Fédération des églises adventistes de la Réunion (FEAR) des faits d’agressions sexuelles et de viol commis à leur encontre par un pasteur.
Une "commission d’enquête interne" avait alors été mise en place, laquelle avait considéré que les faits n’étaient pas suffisamment établis.
Informé de ces faits, le parquet a saisi la Sûreté départementale aux fins d’enquête. Entendues pour la première fois dans un cadre judiciaire, les trois femmes ont dénoncé des faits survenus en 2016 d’agressions sexuelles et de viol pour l’une d’entre elle, et de pressions ayant entraîné une dégradation de leur état de santé psychologique, mettant en cause un homme de 34 ans qui occupait des fonctions de pasteur .
Après auditions de nombreux témoins, cet homme a été placé en garde-à-vue le 17 avril. Jamais condamné, il a contesté les faits que ces femmes lui reprochent, alléguant un complot organisé par la FEAR pour l’évincer (Nota : le Conseil de Prud’hommes de Saint-Pierre s’est déclaré incompétent s’agissant de la procédure engagée en référé par le pasteur pour contester son licenciement).
Ce jour, une information judiciaire a été ouverte :
- contre cet ancien pasteur des chefs de viol et agression sexuelle commis par une personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions, et abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une
personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de pression ou technique de nature à altérer le jugement pour la conduire à un acte ou à une abstention gravement préjudiciable pour elle
- contre X du chef de non dénonciation de crime.
Déféré devant un juge d’instruction, l’ancien pasteur a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les plaignantes ainsi qu’avec un certain nombre de
témoins, ainsi qu’interdiction de quitter le département.
L’enquête se poursuit désormais sous l’autorité d’un juge d’instruction.