Une femme qui va se retrouver dans le box des accusés devant les jurés des Assises en début de semaine dans une affaire de moeurs. Elle témoigne au micro d’Antenne Réunion dans un document exclusif.
Une nouvelle session de Cour d’Assises s’ouvre ce lundi à Saint-Denis. Le leader spirituel "Mr. Bernard" déjà condamné devant le tribunal correctionnel pour abus et extorsions devra répondre de viols, abus sexuels et abus de faiblesse sur 9 personnes, principalement des femmes et des enfants.
Sa compagne de l’époque avait elle aussi été jugée et reconnue coupable de recels. Elle le rejoindra dans le box des accusés mardi et mercredi.
Elle est en sursis au terme de sa peine de prison ferme. La mère de famille encourt la semaine prochaine de la réclusion criminelle. L’accusée est poursuivie pour des faits de violences habituelles sur personnes vulnérables. Le père de ses 3 enfants sera l’accusé principal.
"Ce procès, on essaie de le préparer mais on ne sait pas ce qu’il va se passer. J’ai peur de ne plus revoir mes enfants. Ma petite, on a été séparé pendant 6 mois, elle ne m’a même plus reconnue, c’est très difficile à vivre."
"Aujourd’hui, on ne se quitte plus. Même quand je vais chercher du pain, quand je sors de la maison, ma petite me demande si je vais revenir."
L’accusée a 17 ans quand elle a rencontré celui qui deviendra leader spirituel. Elle a été témoin des faits et confie ne jamais avoir eu le courage de s’enfuir pour ne pas priver ses enfants de leur père.
"C’est le premier homme que j’ai connu dans ma vie. C’est le seul homme à qui je suis resté fidèle toute ma vie. Je sais qu’aujourd’hui, ça peut paraître nunuche. C’est un concours de circonstances, des choix, des rencontres, des erreurs qui font que je suis arrivée là aujourd’hui."
Le Bâtonnier Maître George-André Hoarau représentera l’accusée lors du procès aux Assises.
Il précise : "Je dirai que c’était son premier homme. Elle était vierge. Elle n’a pas connu d’autre homme. Elle a vécu pendant 17 ans sous la coupe de quelqu’un qu’on nomme le gourou. Premier homme de sa vie, père de ses enfants, elle l’a aimé, elle a eu des moments merveilleux et ensuite ça a commencé à glisser sur la dépendance."
Il argumente que sa cliente placée dans le box des accusés fait partie des victimes : "Nous sommes la première victime et la plus dure des victimes. Ce n’est pas parce qu’on a un bout de métal sur son doigt qu’on appelle ’alliance’, qu’on a trois enfants avec lui, qu’on est coupable de ce qu’il a fait. Dans ce dossier, il n’y a pas 8 victimes et 2 coupables mais 9 victimes et 1 coupable !"