Il y a plus d’un an, une enquête révélait l’implication d’une association de toxicomanes du Sud dans un trafic d’Artane. Trois médécins sont aujourd’hui soupçonnés d’avoir fourni des "ordonnances de complaisance pour des dizaines de milliers de cachets". Selon nos confrères du JIR, ils ont été placés en garde à vue hier.
En décembre 2015, une enquête dénonçait un trafic de méthamphétamines dans le sud de La Réunion. Un peu plus d’un an après, c’est la stupéfaction pour les policiers de la brigade des stupéfiants.
Ces derniers, lors d’une perquisition, ont mis la main sur un intriguant dossier comprenant près de 500 ordonnances prescrivant de fortes quantités d’Artane et des dizaines de cartes vitales appartenant à des jeunes gens, nous révèle le Journal de l’île ce jeudi 4 mai.
Cette enquête a mené les policiers à une certaine Nathalie Hoareau, Tamponnaise de 24 ans. Nathalie Hoareau serait l’un des maillons forts de ce trafic d’Artane. Responsable d’une association de toxicomanes "Aid à nou en sort à nous", c’est elle qui récupérait des cartes vitales auprès de jeunes en détresse, avec lesquelles cette dernière obtenait des prescriptions pour des boîtes d’Artane.
Ces transactions n’auraient pu se faire sans la complicité de médecins. Aujourd’hui mise en examen et écrouée, Nathalie Hoareau désigne un médecin de Saint-André comme "initiateur du trafic". D’après l’avocate de Nathalie Hoareau, Me Amel Khlifi-Ethève : "Depuis le début, elle donne des noms de médecins impliqués mais ils n’ont même pas encore été entendus".
Hier matin, trois médecins généralistes ont été placé en garde à vue au commisariat Malartic. Comme le révèlent nos confrères du Journal de l’Ile, ces médecins exerceraient à Saint-André, au Tampon et à Saint-Pierre. Selon Nathalie Hoareau, le médecin de Saint-André serait le principal commanditaire.
Toujours d’après les informations du JIR, le trafic aurait duré près de deux ans et il aurait permis d’écouler 100 000 cachets d’Artane. Des milliers de cachets ont été prescrits par ces médecins soupçonnés. "16 700 cachets pour le premier médecin - 18 160 pour le deuxième et 3 160 pour le troisième. Des cachets qui ont été revendus avec un tarif de 6 et 8 euros".
Ces trois médecins sont actuellement en garde à vue et ils pourraient être mis en examen.