La Réunion fait partie des départements où les agressions sexuelles sont les plus fréquentes par rapport au nombre d’habitants. En France, les viols sont en hausse en 2016 et les mineurs sont majoritairement victimes.
Le Figaro révèle une hausse des agressions sexuelles de plus de 10% en France en 2016. Les taux d’abus les plus importants sont signalés notamment dans les Outre-Mer : la Guyane et La Réunion.
D’après Le Figaro, 13 881 cas de viols ont été signalés en 2015 contre 15 848 l’année dernière (hausse de 14%). Les victimes sont majoritairement mineures (59%) : 8184 enfants ou adolescents.
Le Nord et le Pas-de-Calais sont parmi les départements où l’on recense le plus grand nombre de cas : 383 et 233 respectivement.
Rapportés au nombre d’habitants, la Guyane a le plus de signalements (5 viols pour 10 000 habitants), La Réunion (2,4 viols pour 10 000 habitants) et l’Orne (2,2 viols pour 10 000 habitants).
Avec une population légale de 835 000 habitants, cela fait donc environ 200 viols signalés à La Réunion l’année dernière, soit plus d’une agression sexuelle tous les deux jours (un signalement toutes les 45 heures).
En France, le nombre de violences sexuelles (viols, agressions ou attouchements) est d’environ 150 000 par an d’après les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales sur des données récoltées entre 2010 et 2011.
Éric Tuffery, procureur de la République fait le point sur la situation à La Réunion concernant les abus et agressions sexuelles.
"Nous sommes très souvent avisés de faits de viols sur mineurs commis dans un cadre familial ou pas. Ces chiffres semblent correspondre à la réalité de la criminalité de ce genre."
"Il y a beaucoup de viols dans le cadre familial commis par des pères, des frères, des proches. C’est plus rarement le fait d’étrangers. Je me rappelle d’une affaire dramatique qui remonte à quelques mois : une petite fille qui avait été kidnappée par un individu qui habitait dans le même immeuble que sa mère. Elle a été violée dans des conditions terribles. Mais la majorité des affaires se passent dans le cadre familial."
"Est-ce que ces faits sont mieux détectés ? Est-ce que les campagnes visant à facilité la prise de plaintes, à expliquer aux enfants et aux parents qu’il faut tout dénoncer explique l’augmentation du nombre de plaintes. On ne peut pas dire que les Réunionnais sont plus violeurs que les autres."
"Chaque affaire est particulière mais si on raisonne à partir des affaires jugées en Cour d’Assises ou au tribunal correctionnel, il y a beaucoup de profils différents. Les élements que l’on retrouve dans beaucoup de dossiers : il y a l’alcool, les stupéfiants, il y a aussi des problèmes psychologiques ou psychiatriques."
"Le viol est condamné de 15 ans ou jusqu’à 20 ans si la victime est mineure. Lorsque c’est une agression sexuelle, ça va de 5 à 10 ans selon si le mineur à moins de 15 ans ou que l’auteur est une personne ayant autorité. Ce sont des peines importantes montrant la gravité de ces passages à l’acte."
"Les agressions sexuelles sont aussi nombreuses. Parfois les agressions sexuelles sont dénoncées mais sont en fait des viols. Il faut avoir conscience que pour les victimes, déposer plainte c’est un effort."
"Il y a le travail des accompagnateurs sociaux, des enseignants ou des médecins mais il y a des événements qui ne nous sont pas signalés. Parfois, quand les faits ont été commis dans un cadre familial, c’est à la majorité que la victime a le courage de dénoncer son père ou beau-père."
"Il n’y a pas de profil-type : il y a le grand pervers qui à peine sorti de prison recommence. Et il y a l’individu jamais condamné, inséré, qui brutalement ou dans la durée a pu violer."
- L’autorité judiciaire en la personne du procureur de la République auprès du tribunal de grande instance.
- L’autorité administrative en la personne du président du conseil général représenté par la circonscription d’action médico-sociale ou l’aide sociale à l’enfance.
- La gendarmerie ou la police.
- Sur le site internet www.internet-signalement.gouv.fr lorsqu’il s’agit de signaler une page web illicite ou des propos préoccupants (par exemple une adolescente qui raconterait les viols qu’elle subit sur son blog).