L’enquête concernant la saisie exceptionnelle d’héroïne survenue vendredi dernier progresse. 7 personnes ont été interpellées. Six ont été mises en examen aujourd’hui pour trafic et exportation de stupéfiants. 5 personnes ont été placées en détention provisoire. Les Mauriciens redoutent l’extradition.
42,200 kilos d’héroïne pour une saisie record et deux enquêtes menées en parallèle, à La Réunion et à Maurice.
Estimé à 1,7 million d’euros par les douanes françaises et neuf fois plus par leurs homologues mauriciens. La marchandise interceptée vendredi dernier au port de Sainte-Rose doit maintenant permettre aux enquêteurs de remonter le réseau international de trafic de stupéfiant.
"Nous comparons les déclarations des uns et des autres, on voit sans doute avoir des commissions rogatoires à Madagascar et à Maurice pour que l’on ait une idée de l’ampleur de ce trafic. Nous cherchons à savoir s’il y a eu d’autres voyages. On constate finalement que La Réunion est idéalement située entre Madagascar et Maurice, pour momentanément conserver de la drogue" explique Éric Tuffery, procureur de la République de Saint-Denis.
Interrogé pendant deux heures lundi par le juge d’instruction chargé de l’affaire, l’organisateur présumé de l’opération, le Maurice Mike Brasse, explique la drogue n’a été stockée à La Réunion que de manière fortuite. Et qu’une précédente livraison de Madagascar à Maurice avait eu lieu en mars dernier. Enfin, que les deux marins qui l’accompagnaient vendredi savaient parfaitement ce qu’ils venaient chercher.
"La plupart des individus reconnaissent des responsabilités. Mais il y a encore des contradictions. Nous sommes à un stade de l’enquête qui est délicat. On n’a pas encore tous les tenants et aboutissants, nous sommes à une phase d’analyse. C’est un peu tôt pour savoir qui a fait quoi exactement" indique maître Diane Marchau, avocate de Mike Brasse.
Qui est exactement le cerveau de ce réseau ? Mike Brasse était-il au sommet de cette pyramide ou répondait-il aux ordres d’un commanditaire. Aujourd’hui, ces questions sont sans réponse.
Mais, ce qui est certain, c’est que les autorités anti-corruption de l’île soeur étaient depuis plusieurs semaines sur la trace de Mike Brasse et de l’un de ses complices, dont ils ne comprenaient pas d’où ils tiraient leurs très importants revenus ; et dont les bateaux devaient être saisis.
Interrogatoire des mis en examen et de leur entourage, investigation financière... les autorités réunionnaises et mauriciennes prennent cette affaire hors norme très au sérieux. Ils indiquent travailler en étroite collaboration. Une équipe anti-drogue mauricienne est à ce titre attendue à La Réunion dans les jours à venir.