Alors qu’un colistier d’Ibrahim Patel l’accuse de fraude électorale à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion, le président réélu nie catégoriquement avoir triché.
Avant la conférence de presse qu’il organise ce mercredi après-midi dans un "souci de transparence", Ibrahim Patel réagit aux accusations de fraude qui l’aurait conduit à avoir été réélu à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR).
Lors des dernières élections, sa liste avait raflé la totalité des sièges.
En portant plainte aujourd’hui au parquet de Saint-Denis, Bruno Cohen candidat malheureux et tête de liste de l’Union péi, lors de l’élection de la CCIR, indique vouloir mettre un terme à ce qu’il appelle une corruption organisée.
Pour cela, il s’appuie sur le témoignage d’un colistier d’Ibrahim Patel, le président réélu. Nous avons joint Bruno Cohen, actuellement en Métropole.
"La fraude Patel est très simple, elle se fait en trois étapes. Première étape, c’est une liste électorale corrompue. C’est-à-dire avec des listes d’entreprises erronées remontant de quatre à cinq ans. Ensuite, une commission électorale également corrompue où des élus valident une liste corrompue. Troisième étage, des postiers eux-mêmes corrompus. Au lieu de renvoyer les 10 000 enveloppes NPAI* à la préfecture, en gardent environ 5 000 pour que Patel puisse combler son vote".
Rico Vinbaye est le colistier qui a dénoncé cette fraude présumée. Il affirme que les enveloppes qui ne sont pas arrivées à destination sont récupérées par les équipes d’Ibrahim Patel.
Des accusations rejetées en bloc par le président de la CCIR réélu. Et, à son tour, il balance sur son colistier qui se serait par la suite rapproché de Bruno Cohen.
"En 2001, Rico Vimbaye avoue, après une fausse déclaration, qu’il a bien fabriqué 1 875 enveloppes à l’île Maurice. Et il s’est retrouvé mêlé à une histoire avant de se retrouver en détention. En 2004, Rico Vimbaye est condamné au tribunal correctionnel à 3 000 euros d’amende. Il récidive en 2008 en faisant une fausse déclaration pour non condamnation, afin de se faire réélire au tribunal de commerce. Le procureur l’oblige à démissionner pour cette fausse déclaration. Rico Vimbaye a fait une déclaration, par voie d’huissier, pour dire que nous avons triché. J’attends qu’il le prouve".
Actuellement, les élections des deux chambres consulaires, la CCIR et la Chambre de métiers et de l’artisanat de La Réunion (CMAR) sont remises en cause. Et, dans les deux cas, la préfecture, garante de la bonne tenue des scrutins est critiquée par les candidats malheureux. Pire, ils estiment que l’État couvre la fraude.
*N’habite plus à l’adresse indiquée