Pour avoir proféré des menaces de mort contre l’association OriZon, une femme de 20 ans sera jugée le 5 juillet prochain.
"Le message que nous avons reçu a provoqué une certaine anxiété chez une majorité des membres de notre association", explique Stéphane Ducamp, vice-président d’OriZon, association qui lutte contre les discriminations, notamment homophobes.
La raison de cette crainte : un e-mail envoyé par une personne se revendiquant appartenir à l’État islamique (Daesh), contenant des menaces de mort, avec des termes explicites : tels que "décapitation". La fusillade au Bataclan est également évoquée.
Des menaces de mort sur fond de terrorisme et d’homophobie
Stéphane Ducamp décide alors de se rendre au commissariat pour porter plainte.
Des menaces prises très au sérieux par le procureur de la République. Par mesure de précaution, les associations ont annulé leur participation à certains événements, dont le Festival Aret Ek Sa de Saint-Paul. "Les forces de l’ordre nous ont demandé de ne pas y aller", poursuit le vice-président.
L’enquête conduit à l’interpellation ce mercredi à Saint-André d’une jeune femme de 20 ans, fréquentant une église pentecôtiste.
"Elle s’est servie de Daesh pour nous menacer"
"Se servir de Daech alors qu’on est pentecôtiste pour porter le chapeau, cette personne est allée à l’encontre des ses propres convictions religieuses", déplore Stéphane Ducamp.
Le procès de la jeune femme est prévue pour le 5 juillet prochain. Poursuivie pour "menace de commettre un délit contre les personnes faite avec ordre de remplir une condition", elle encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
"Notre association sera présente le 5 juillet. Je n’attends rien de ce procès. Je n’en veux pas à cette personne, car je n’en veux pas à la bêtise". Celui qui est également président de Total Respect Océan Indien concède : "En même temps, c’est l’occasion de dénoncer la manière d’utiliser la religion dans notre société à des fins douteuses.“Lorsqu’on crée une page Facebook et qu’on envoie un e-mail homophobes, c’est de la réflexion, et non pas de l’impulsion."
Par ailleurs, une enquête complémentaire est menée afin de déterminer si d’autres personnes sont impliquées dans ces menaces de mort.
Une page Facebook et des menaces de morts homophobes
Le 17 mai 2016, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, un groupe d’associations dont OriZon avaient lancé une page Facebook : Trans Infos Réunion.
Dès le lendemain, une autre page voit le jour : "Mort à Trans Infos Réunion". Sur une image qui l’illustre, on peut apercevoir des flammes sur le drapeau arc-en-ciel, porte-étendard de la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi et Trans), et un slogan de l’État islamique ("Il n’y a d’autre Dieu que Dieu. Et Mohammed est son prophète"). Une page qui depuis a été fermée.
"Mort à vous on va vous décapiter !"
Peu après, l’association reçoit un e-mail de menaces de mort, avec des propos explicites : "Mort à vous on va vous décapiter !". Ou encore "Comme avec Charlie hebdo et au Bataclan, nous ferons également un massacre".