Le fonctionnaire retraité, créateur de l’association Marie Porte du Ciel, a été mis en examen et écroué pour des faits d’abus de faiblesse et de blanchiment. Sa femme est elle aussi en détention provisoire.
Le fonctionnaire retraité de 73 ans a été mis en examen et écroué pour des faits d’abus frauduleux sur les fidèles de son groupe de prière Marie Porte du Ciel et de blanchiment d’argent. Sa femme est elle aussi en détention pour les mêmes chefs d’accusation.
Le suspect principal nie tous les faits et explique avoir été missionné pour monter le groupe de prière. Les autres protagonistes reconnaissent une partie des faits.
Leur fille est suspecté d’avoir participé à la même hauteur que ses parents à ces dérives sectaires. Elle reste cependant libre avant le procès.
Le curé du Chaudron, fils du gourou présumé, a lui aussi été mis en examen mais pour d’autres chefs d’accusation : recel et blanchiment d’argent. Aussi, les enquêteurs le soupçonnent d’avoir été impliqué dans le côté financier de l’affaire mais pas dans les actes d’abus. Il est placé sous contrôle judiciaire. L’homme explique lui qu’il avait simplement reçu de son père de l’argent mais n’était pas au courant des autres faits. Chez lui, les enquêteurs ont trouvé plus de 40 000 euros en espèces et du matériel informatique haut de gamme.
Cette mise en examen survient au terme d’une enquête de la Sûreté départementale et le groupe d’intervention régional depuis octobre 2013.
Le point sur l’enquête
Le fonctionnaire retraité apparaissant comme le "chef de prière" et sa femme, une enseignante retraitée de 74 ans sont poursuivis pour des faits d’abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse de personnes.
Le groupement "Marie Porte du Ciel" est aussi considéré par le juge d’instruction comme "poursuivant des activités créant, maintenant ou exploitant la sujétion psychologie ou physique des participants."
Le couple aurait aussi régulièrement aidé à faire mentir des personnes sur l’origine des biens ou des revenus des auteurs d’un délit. Les deux auraient aussi apporté une opération de placement, dissimulation ou conversion de produit d’un délit.
Comment fonctionnait le groupe de prière
Le suspect principal aurait eu une emprise aussi importante sur sa famille que sur ses fidèles. L’association était gérée comme une entreprise faisant des bénéfices importants.
Les fidèles auraient été incités à verser des sommes d’argent pour acheter des statuettes revendue au domicile du couple - lieu du culte - avec une marge importante.
En tout, sur les trois dernières années, l’association aurait récupéré 350 000 euros. Les dépenses quotidiennes de la famille étaient assurées presque uniquement via l’argent liquide donné par les adeptes.
La famille a pu s’offrir des voyages - payés en espèces - pour l’Inde, le Mexique, l’Argentine, le Japon. Le montant de l’un des voyages a atteint 40 000 euros.
3 voitures et 2 motos coûtant en tout 280 000 euros ont aussi été saisis.