3 collégiens témoignent d’harcèlement scolaire : ceux qui l’ont vécu racontent ce qu’ils ont subi, d’autres expliquent comment ils ont participé aux agressions.
Dans les collèges de l’île, plusieurs élèves ont été victimes de harcèlement scolaire. Certains d’entre eux ont accepté de témoigner au micro d’Antenne Réunion.
"Rentre dans ton pays"
Une jeune fille qui suit des cours dans un collège de l’île est quotidiennement harcelée par les autres élèves de l’établissement.
"On me dit retourne dans ton pays, on me dit qu’on est moche et tout ça. Ils essaient de nous dire des choses qui nous blessent en fait."
Elle explique être ciblée principalement par des enfants plus âgés qu’elle : "ils savent qu’on ne saura pas se défendre."
Peur de rapporter les abus
"On veut qu’il y ait une solution. On veut parler avec le principal. On a peur qu’ils réagissent mal en fait, qu’ils nous croient pas, qu’ils demandent des preuves."
Et pourtant, ces violences sont très régulières : "C’est au quotidien, c’est la plupart du temps. Quand ils passent à côté de nous, ils nous le disent dans la cour."
"Demain, on t’attend"
Certains sont aussi ciblés sur les réseaux sociaux. Une jeune fille assure voir des messages qui lui sont destinés sans qu’elle soit citée. Mais le lendemain, c’est bien elle qui est attaquée.
"Ils mettent des statuts pour nous. Ils disent ’Demain, je t’attends devant le collège. Je vais t’attraper’. Ils nous menacent."
À ce moment, d’autres élèves ne montrent aucune empathie : "Les autres demandent où va se passer la bagarre, ils disent ’attend-moi pour la bagarre’."
Eux ont pris part au harcèlement
Un autre adolescent raconte que dans sa classe, une jeune fille a été prise pour cible par un garçon :
"Il lui disait ’Cafard, Cafard !"
Le reste de la classe reprenait l’insulte en choeur.
La jeune fille a décidé de se défendre et a prévenu les professeurs de la situation qui durait depuis plus d’une année scolaire.
Le professeur principal adjoint est alors intervenu. Il a demandé aux élèves d’arrêter le harcèlement.
Depuis, dans la classe, ils auraient arrêté de s’attaquer à la même victime.