Le procureur de la République de Saint-Pierre s’exprime après plusieurs jours de manifestations à Saint-Louis puis dans la capitale du Sud.
3 jeunes femmes placées en garde à vue hier ont été libérées. Elles seront convoquées devant la Justice le 24 mars prochain. Elles risquent 1 an d’emprisonnement avec sursis.
"Elles seront jugées pour des faits d’infractions aux règles sur les manifestations et sur les attroupements et pour des agressions sonores car il n’est pas admissible qu’il y ait une pression exercée de cette façon sur la Justice en général", déclare Laurent Zuchowicz, Procureur de la République de St-Pierre.
Mais les manifestations - interdites devant la gendarmerie de Saint-Louis - continuent cette fois devant le tribunal de Grande Instance de Saint-Pierre.
Le procureur de la République - dont la présence a été réclamée ce week-end par les manifestantes - réagit à l’insistance des manifestantes : "Je ne veux pas rentrer dans les relations personnelles et personnifier une action publique ou l’action du parquet. Si elles se placent en dehors du respect de la loi, je les poursuivrais et je les ferai juger en conséquence."
Le représentant de la Justice déplore : "Cette affaire dure dans de mauvaises conditions. On a besoin de travailler sereinement et les gendarmes ont aussi besoin de pouvoir consacrer du temps à ce type d’investigations mais aussi à d’autres dossiers qui sont en souffrance suite aux comportements de plusieurs personnes dans cette affaire."
Suites de l’affaire dite du "Gourou" de Saint-Louis
Le procureur de La République de Saint-Pierre rappelle que le 17 octobre dernier, un groupe d’une quinzaine de femmes s’est rassemblé devant la gendarmerie de Saint-Louis pour :
- réclamer le retour à Saint-Louis des deux personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire (avec interdiction de paraître à Saint-Louis) dans le cadre de l’information judiciaire ouverte la semaine dernière du chef d’abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse de personnes en état de sujétion psychologique ou physique résultant de pression ou de technique de pression de nature à altérer le jugement ;
- exiger une nouvelle rencontre avec le Procureur de La République
Les manifestantes n’ayant pas souhaité rencontrer le Substitut du Procureur qui s’était pourtant déplacé le 17 octobre, et ayant perturbé les abord de la gendarmerie "par leurs cris et vociférations tout au long de la journée du 17 octobre et de la nuit du 17 au 18 , le préfet de La Réunion a pris un arrêté interdisant toute manifestation devant la gendarmerie de Saint-Louis le 18 octobre 2015.
Toujours par voie de communiqué, le Procureur de La République souligne que le 18 octobre, "les manifestantes ayant décidé de maintenir sur la place malgré une rencontre avec le procureur, trois d’entre elles ont été placées en garde à vue et les autres évacuées".