Suspectée d’avoir étouffé son mari en l’étouffant avec un oreiller, une gramoune âgée de 73 ans a dû faire face à un juge d’instruction ce mardi. Déférée au parquet du tribunal correctionnel de Saint-Pierre, elle a été mise en examen pour meurtre. Cette septuagénaire a ensuite été placée en détention provisoire. Ce soir, elle dormira derrière les barreaux.
Placée en garde à vue dimanche 4 octobre, une gramoune a été déférée au parquet du tribunal correctionnel de Saint-Pierre ce matin. Cette septuagénaire a dû répondre aux questions du juge d’instruction et expliquer comment elle a pu commettre l’irréparable durant la nuit de samedi à dimanche. Ce couple était marié depuis plus de cinquante ans.
Déférée au tribunal de Saint-Pierre dès 10 heures ce mardi, elle a quitté le bureau du Juge des Libertés et de la Détention (JLD) après 15h30. Cette femme se déplace très difficilement et semblait épuisée par les 48 heures de garde à vue.
Le drame du désespoir
Cette femme est suspectée d’avoir tué son mari - atteint de la maladie d’Alzheimer - en l’étouffant avec un oreiller avant de l’étrangler. Il était âgé de 70 ans.
Surnommé "Simon", le mari de Micheline souffrait de la maladie d’Alzheimer et semblait ne plus vouloir prendre ses médicaments. Des tensions seraient alors nées au sein du couple, l’homme était devenu agressif.
Ce terrible drame conjugal s’est produit dans une résidence située à Pierrefonds. Cette gramoune a tout d’abord affirmé que son mari s’était suicidé avant de reconnaître son geste.
Cette septuagénaire dormira dès ce soir derrière les barreaux. Elle a été mise en examen pour meurtre et placée en détention provisoire.
Présents au tribunal correctionnel de Saint-Pierre ce mardi, les proches de cette septuagénaire se sont effondrés en apprenant qu’elle devait prendre la direction de la prison.
Voici en intégralité le communiqué du Procureur de La République suite à ce drame conjugal :
Meurtre d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer Le dimanche 4 octobre vers 4 heures du matin, une femme de 73 ans signalait à ses voisins le décès de son marin, âgé de 70 ans, survenu à son domicile rue Mahé de Labourdonnais - Pierrefonds -, à Saint-Pierre.
Elle leur indiquait, ainsi qu’à ses enfants arrivés sur place, qu’il s’était suicidé, ce qui paraissait surprenant eu égard à la personnalité de la victime qui, atteinte de la maladie d’Alzheimer, pouvait être agressif à l’occasion de crise mais pas suicidaire.
Le médecin appelé par la famille ayant considéré que ce décès était suspect, les policiers intervenaient et constataient que le corps du défunt reposait à même le sol sur des plastiques et une couverture, dans un le salon qui avait été débarrassé de ses meubles afin de pouvoir organiser la veillée funèble.
Ils constataient effectivement des traces suspectes sur le corps (traces de griffure et de strangulation notamment), qui feront l’objet d’un examen plus approfondi à l’occasion de l’autopsie devant être pratiquée ce jour.
Placée en garde à vue pour meurtre, l’épouse, après avoir affirmé qu’aucun incident ne s’était produit au cours de la nuit, expliquait qu’après une dispute, son mari qui était alcoolisé lui avait donné une gifle.
Le procureur de La République déclare que la septuagénaire aurait reconnu avoir poussé son conjoint. Il serait ensuite tombé et elle l’a étouffé un oreiller.