S’opposant à une extension du cimetière se rapprochant de leurs habitations, des riverains de la commune de Saint-Philippe manifestaient aujourd’hui pour montrer leur opposition à ce projet. Ils ont bloqué des travaux ce mercredi matin.
Depuis plusieurs semaines, certains habitants de Saint-Philippe ont du mal à trouver le sommeil. En cause, le projet d’extension du cimetière. Plusieurs riverains sont concernés. Excédés par la situation, ils ont décidé de passer à l’action ce mercredi matin.
"Y sava faire une extension vers nos maisons, à cinq mètres de nos clôtures, et c’est comme si zot y sava emmène le cimetière directement dans nos maisons. Et nous riverains à ter là nous accept pas du tout. Parce que nou sa viv sur la tristesse tous les jours", explique Alice, une riveraine.
Alors que des travaux devaient débuter ce matin, les riverains les ont empêché, explique-t-elle.
"Navé des travaux qui devaient commencer ce matin nous l’a tenu tête, nou la empêché les travaux commencer. Les travailleurs qui devaient commencer les travaux zot la dit à ou zot y sa va".
Le premier adjoint de la commune est venu à leur rencontre mais les échanges n’ont pas abouti, aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre les habitants et l’élu.
Demandant à ce que le dossier soit rouvert, et dénonçant le fait que "le facteur humain n’ait pas été pris en compte", les riverains souhaitaient pouvoir rencontrer Olivier Rivière, le maire de la commune actuellement hors du département, mais également le préfet.
Selon la législation, la ville, composée de 2 000 habitants, est considérée comme une zone urbaine. La mairie doit donc respecter une distance minimale de 35 mètres entre le cimetière et les habitations. Mais depuis 2014, l’équipe communale est détentrice d’une autorisation préfectorale. Elle peut désormais construire sans aucune contrainte. Mais la mairie préfère arrondir les angles.
"Suite aux manifestations des riverains, l’équipe municipale, après réunion cet après-midi, a décidé de saisir le sous-préfet de Saint-Pierre, dans un souci de poursuite du dialogue, et une volonté d’apaisement, afin qu’une médiation puisse rapidement intervenir", a confié par téléphone Yoni Posé, directeur du cabinet de la mairie