Sur RTL, le père d’Elio - Giovanni Canestri - s’est exprimé pour la première fois suite à la terrible attaque de requin dont a été victime son fils, âgé de 13 ans. Terrassé par le chagrin, il appelle au calme tout en soulignant l’importance d’agir pour mettre fin aux attaques de requins à La Réunion. Un témoignage poignant suite à un drame insoutenable.
C’est au micro de RTL que le père du jeune Elio a choisi de s’exprimer ce mardi 14 avril. Giovanni Canestri rend hommage à son enfant, "un passionné".
Elio a été tué par un requin bouledogue dimanche 12 avril aux alentours de 9h15 sur le spot des Aigrettes. Les secours n’ont rien pu faire pour sauver ce champion de surf, stagiaire du Pôle Espoir.
"Titi a commencé à faire du surf à 4 ans et demi. Cela lui est venu directement de son frère qui faisait également du surf. Une passion est née... Une passion dévorante qui l’a emmené à faire de la compétition. C’était un passionné de tout : il faisait du skate, du vélo..." explique Giovanni Canestri.
"C’était un enfant plein de joie, plein de vie"
C’est avec une vive émotion que le père d’Elio décrit son fils : "c’était un enfant plein de joie, plein de vie, espiègle comme on peut l’être à 13 ans. Et puis le destin a décidé un jour de nous l’enlever et il est parti".
"Depuis deux ans - avec toutes ces tragédies qui se sont multipliées sur l’île de La Réunion - , on lui avait interdit de surfer. Il ne surfait plus à La Réunion depuis deux ans sauf très rarement, quand il y avait de la sécurité. (...) Quand il y avait des bateaux ou des vigies, avec son club, quand tout était sécurisé" explique le père d’Elio.
"Elio était très prudent (...). Il avait laissé un mot à sa maman"
Giovanni Canestri ne pouvait pas imaginer que son fils irait surfer dimanche sur le spot des Aigrettes. "C’était un garçon qui était très très prudent. Encore aujourd’hui, on ne comprend pas. On peut imaginer que la passion a pris le pas... (...) Il avait laissé un message à sa maman le matin en disant ’je vais à Boucan Canot, ne t’inquiète pas maman, je vais surfer mais s’il n’y a pas de sécurité je ne surferai pas’. (...) Poussé par la passion, il est allé aux Aigrettes et on connaît la suite" révèle Giovanni Canestri, sous le choc.
Un appel au calme en pleine tragédie
Malgré le drame, le père d’Elio appelle au calme. "On a fait un sanctuaire de vie devant une station balnéaire, déjà c’est une première erreur quand on décide d’avoir beaucoup de touristes. On a fait une réserve marine. Ensuite, les requins ont été interdits à la pêche. Les requins font deux choses : ils mangent et se reproduisent (...) Et quand vous arrêtez de tuer les requins, ils prolifèrent et à un moment donné, il faut bien qu’ils mangent ces requins-là. C’est un des éléments problématiques.
"Mais maintenant, nous qui sommes parents, on a une peine tellement immense qu’on ne pense même pas à aller tuer les requins. (...) Il faut se méfier des extrêmes. (...). Le requin bouledogue, c’est le moineau des océans, il y en a partout". "Il faut simplement faire en sorte que cela revienne à la normale" en limitant la population de ces requins dans la zone. Mais il insiste également sur l’importance des "modules de sécurité".
Retrouvez l’intégralité du témoignage de Giovanni Canestri sur le site de RTL.
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