Ariane Loupy, directrice par intérim de l’Île de La Réunion Tourisme s’est penchée sur les perspectives de développement du marché touristique rappelant qu’il faut "arrêter de s’auto-flageller".
Ariane Loupy, directrice par intérim de l’Île de La Réunion Tourisme était invitée sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion dimanche soir. Elle a défendu la stratégie touristique mise en place dans l’île et critiquée par le rapport de la Cour des comptes mais s’est aussi penchée sur les leviers de développement de l’offre de la Destination Réunion.
"Le rapport porte sur l’ensemble des Outre-mer et le tourisme des Outre-mer entre 2006 et 2012. Il aurait été opportun de réfléchir sur La Réunion qui présente des spécificités qui n’ont pas été forcément relatées dans ce rapport", déplore-t-elle.
La Cour des comptes a demandé un sursaut de la part de pouvoir publics. Ariane Loupy répond : "il a lieu depuis 2011 avec une nouvelle stratégie mise en place, à savoir la désaisonnalisation, la diversification des clientèles, une communication accrue". Elle souligne cependant : "il y a un énorme effort à faire de concertation entre les différents acteurs."
Quant aux comparaisons entre l’île Maurice et La Réunion, Ariane Loupy réagit : "les réglementations sont totalement différentes, la main d’oeuvre hôtelière est largement moins chère qu’à La Réunion", souligne-t-elle avant d’ajouter, "on peut maintenir la qualité dans les hôtels, encore faut-il qu’on cesse de s’auto-flageller parce qu’on est connus pour notre accueil, les études nous le font savoir."
La directrice par intérim évoque par ailleurs des obstacles au développement évoqués aussi dans le rapport de la Cour des comptes : "nous avons des freins qui doivent être levés, en particulier, les visas et évidemment la desserte aérienne."
Ariane Loupy évoque les différentes problématiques que La Réunion rencontre : "il y a le problème du coût mais aussi celui de la desserte. Comment aller dans une destination en n’ayant que 3 compagnies qui ne desservent uniquement un marché métropolitain ?"
Elle ajoute : "il nous faut d’autres dessertes aériennes, on l’a vu dernièrement avec la levée des visas pour l’Afrique du Sud en mars dernier. 33% d’augmentation de clientèle Sud-Africaine prouve que la desserte aérienne a son importance. Il faut conforter le marché métropolitain et se tourner vers les marchés émergents."
Par ailleurs, Ariane Loupy a souhaité rappeler les rôles de chaque acteur : "il y a souvent confusion dans le rôle de l’IRT qui est l’organisme qui déploie la stratégie touristique régionale et nous avons d’autres collaborateurs comme les Offices de tourismes qui dépendent des communes. "
Concernant la capacité du secteur touristique à accueillir des visiteurs des pays émergents, la directrice par intérim de l’IRT assure : "il faut faire confiance aux professionnels. Le secteur privé s’adaptera. Les langues viendront lorsque l’ouverture aérienne sera là."
Pour ce qui est des problématiques d’ouverture de la destination (avec les visas), elle pointe l’État du doigt : "aujourd’hui, les formalités sont extrêmement lourdes, donc il faudrait peut-être une prise de décision du gouvernement de décentraliser tout ça à La Réunion."
Retrouvez dans la vidéo jointe, l’interview d’Ariane Loupy sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion.