En redressement judiciaire depuis le 25 août 2010, la marque Zeop exploitée par la société Intercable affiche un passif de plus de 20 millions d’euros. Hier, le tribunal de commerce de Saint Denis devait se prononcer quant à l’avenir de cette société à travers le prolongement ou non de la procédure de sauvegarde. A l’issue de cette audience, le tribunal a annoncé le report de sa décision au 23 mars. Seule certitude à l’heure actuelle : le PDG du groupe Océinde Abdéali Goulamaly - a déposé un dossier de reprise.
Placée en redressement judiciaire depuis maintenant huit mois, la marque Zeop a pu maintenir le cap grâce à son principal actionnaire, la banque mauricienne MCB. Hier, ce spécialiste en fibre optique a échappé à la liquidation judiciaire suite au report de la décision du tribunal de Commerce qui se délivrée le 23 mars 2011. Les 89 employés doivent donc patienter quatre semaines avant d’être fixés sur leur avenir mais ces derniers gardent un espoir car ils ont une certitude, un dossier de reprise a été enregistré officiellement par le Tribunal de Commerce de Saint Denis.
En effet, Abdéali Goulamany - le président Directeur Général du groupe Océinde - se dit prêt à investir 40 millions d’euros pour relancer l’activité de la société Zeop. En clair, ce groupe local pourrait racheter la majorité des parts de cet installateur de fibre optique de très haut niveau. Cette offre présentée mercredi 23 février sera examinée avec attention par les juges du tribunal de Commerce de Saint Denis.
A l’issue de cette audience, le directeur administratif et financier du groupe Océinde - Hassim Onian - apparaissait optimiste pour sauver la société Zeop, en collaboration avec la Mauritius Commercial Bank (MCB) : " Zeop, c’est un projet d’avenir et on y croit. A la Réunion, on a toujours été à la pointe et on a emmené le téléphone quasiment en même temps que la métropole donc il n’y a pas de raison qu’on attende encore cinq ou dix ans pour la fibre optique".
Acteur majeur dans le secteur de la pêche, le groupe Oceinde souhaite entrer dans le capital de l’entreprise Zeop, ce qui lui permettrait de devenir actionnaire majoritaire aux côtés de la Mauritius Commercial Bank (MCB). Cette proposition est représente un réel espoir pour les 89 salariés mais également pour les 4100 abonnés.
Ainsi, Zeop a échappé à la liquidation judiciaire mercredi 23 février, l’offre de l’industriel réunionnais Abdéali Goulamany à la tête du groupe Océinde apparaît comme une aubaine et permettrait de relancer l’activité de Zeop. Pour la direction comme pour les salariés, il ne reste plus qu’à attendre la date fatidique du 23 mars.
Abdéali Goulamany est également PDG du Groupe Goulamaly et fondateur et Président directeur général de la Société de fabrication de peinture et de chimie Mauvilac.
Fondateur et ex-président directeur général de la société SRR, cet industriel réunionnais emploie précisément 970 salariés dans des domaines variés comme la le bâtiment, la peinture, la pêche ou encore les produits alimentaires. Le chiffre d’affaires du groupe s’élève à hauteur de 180 millions d’euros.
Si l’offre portée par le groupe Océinde est validée par le tribunal de Commerce de Saint Denis, Abdéali Goulamany pourrait devenir le concurrent de l’opérateur SFR à la Réunion, après l’avoir lancé il y a plus de dix ans. Toutefois, plusieurs questions restent en suspend quant à ce dossier de reprise : cette offre repose-t-elle sur l’appui d’un opérateur national ? L’investissement proposé à hauteur de 40 millions d’euros pour pérenniser l’activité du fournisseur d’accès Internet s’inscrit-il dans le cadre d’un plan de continuation ou d’un plan de cession ? La dette sera-t’-elle exclue dans le cadre de cette reprise ? De plus, des licenciements sont à prévoir dans le cadre de cette offre, tout en sachant que Zeop est d’ores et déjà passé de 119 à 89 salariés. Un effectif qui apparaît toutefois élevé par rapport au nombre d’abonnés.
Il faut savoir que la France arrive 10ème au rang mondial de la fibre optique, le retard à rattraper est donc important, ce qui explique la mobilisation de l’Etat du développement du haut débit. Malgré cet accompagnement, les acteurs ne se précipitent pas pour investir dans la fibre optique.