Depuis un an, le cours mondial du prix du beurre. La crise qui impacte les producteurs laitiers est l’une des explications. L’Hexagone et La Réunion ne sont pas épargnés par cette tendance qui perdure.
Croissants, brioches, tartes... sont quelques unes des viennoiseries dont les prix devraient sensiblement augmenter à très brève échéance.
Le beurre est une matière première essentielle en boulangerie. En mai 2016 à La Réunion, 1 kilo de beurre coûtait 6,30 euros. Il frise actuellement les 9 euros.
"L’Europe a favorisé les agriculteurs, qui ont baissé leur production. Ce qui fait qu’aujourd’hui nous avons un manque, car la consommation mondiale a augmenté. Nous avons des pays comme la Chine ou le Japon, ainsi que l’Inde, qui consomment davantage de produits laitiers", explique Norbert Tacoun, président du syndicat des artisans boulangers.
Une demande supérieure à l’offre qui se traduit par une forte augmentation des prix. Malgré cette situation, les boulangers ne peuvent ni remplacer, ni faire sans beurre leur recette.
"Nous restons à la même quantité de beurre pour notre patron. C’est une recette très précise. Cela joue beaucoup au niveau de la saveur, de l’odeur, du goût..." explique un boulanger.
Dans cette boulangerie, la qualité des produits est privilégiée. Pas de question de remplacer le beurre par la margarine. Mais cette augmentation du prix du beurre pourrait se traduire par une augmentation des tarifs.
"Pour le moment, on essaye de garder nos tarifs. Je rappelle une règle simple : les prix sont libres, le boulanger, le professionnel, doit calculer son coût de revient et fixer son prix en fonction de son revient", poursuit Norbert Tacoun.
La boulangerie que nous avons visité indique que, dans les prochaines semaines, le prix du croissant pourrait passer d’1,20 à 1,30 euro.
Cette flambée du prix du beurre est un nouveau coup dur pour les artisans-boulangers, après l’augmentation de la farine importée de juillet 2015.
En un an, entre avril 2016 et juin 2017, le prix du beurre a connu une hausse de près de 100 %. La Fédération des entreprises de boulangerie (FEB) n’hésite pas à parler de "crise majeure" pour qualifier cette flambée des cours mondiaux du beurre, qui est passé en un an de 2 500 euros à 5 300 euros la tonne.
Cette forte hausse est la conséquence de deux facteurs cumulés : la pénurie de lait, et une trop forte demande.
D’une part la demande mondiale pour le beurre s’avère bien supérieure à l’offre.
L’impact de la forte demande provenant des pays asiatiques joue défavorablement et conduit à une pénurie de lait.