Les agriculteurs ont entamé un bras de fer avec les industriels dans le cadre des négociations de la convention cannes. Ils demandent une revalorisation du prix de la tonne de cannes à sucre.
Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’Agriculture et président de la (Conféderation Générale des Planteurs et Eleveurs de La Réunion), explique la crise de la canne à sucre.
La rémunération
"80,30 euros, c’est la somme idéale que devrait toucher le planteur à 39,09 euros le prix de base. Mais là-dedans, il y a des contraintes dues à la formule, à la fibre, au bonus et au malus. Comme c’est une formule très compliquée, on arrive rarement à ce résultat-là. Il faut vraiment apporter une canne saine et être dans une bonne région pour atteindre cette formule."
Les charges
"Quand on a enlevé les charges - près de 22 euros sur la main d’oeuvre, 13/14 euros sur l’engrais et l’herbicide, les chargements entre 10 et 13 euros - quand on cumule tout ça, on avoisine les 60 euros de charge. Cela nous complique la tâche d’autant plus qu’il est difficile d’atteindre la formule. Aujourd’hui, c’est très compliqué de vivre avec la canne."
Les planteurs
"Aujourd’hui, dans la poche des planteurs, on est entre 18 et 22 euros. C’est aujourd’hui, compliqué d’avoir plus parce que les charges augmentent. Sur les remorques, on a plus de 140% de hausse ces dernières années, 62% sur les engrais et l’augmentation du prix des terres, du matériel. Cela devient très compliqué de dégager un bénéfice."
Les demandes des planteurs
"Depuis plus de 40 ans, le prix n’a pas évolué. On nous dit que c’est le sucre qui est acheté. S’il est acheté, il faut une rémunération de ce sucre. L’industriel dit qu’il a modernisé son usine pour l’extraction du sucre. Quand on modernise, c’est qu’on fait plus de bénéfices. Le bénéfice doit être partagé."