La vulnérabilité du tourisme en milieu insulaire, c’est le thème abordé lors de la conférence tenue hier et aujourd’hui à Saint-Denis. Chercheurs, professionnels et institutionnels ont tracé les grandes lignes des enjeux touristiques pour un territoire comme La Réunion.
La Réunion est en tête des territoires insulaires les plus stables. Une situation qui lui permet d’envisager un tourisme durable, malgré les crises rencontrées par le département, avec la problématique requins en haut de la liste des préoccupations.
Jeudi 4 et vendredi 5 décembre, l’IRT organise une conférence internationale du tourisme au Moca à Saint-Denis. Le thème : "La vulnérabilité en milieu insulaire".
Au programme, des conférences et ateliers mis en place par l’IRT et le CEMOI (Centre d’économie et de management de l’Océan Indien). Parmi les participants, institutionnels du tourisme mais également professionnels et chercheurs nationaux et internationaux. Objectif : dégager les faiblesses du tourisme en territoire insulaire et ses enjeux économiques.
"Dans le cas de La Réunion, il y a tous les éléments pour avoir un tourisme durable en raison de la qualité des infrastructures, la stabilité du territoire et même les conditions sanitaires qui donnent de la sécurité par rapport à la demande touristique", explique Patrick Guillaumont, professeur à l’université d’Auvergne.
La qualité avant la quantité
Dans l’île, les professionnels misent d’avantage sur la qualité de réception plutôt que sur un sur-développement qui risquerait de mettre à mal l’équilibre. Pour Philippe Jean-Pierre, Conseiller Régional délégué à la compétitivité du territoire, "le tourisme permet d’apporter des recettes sur le territoire local lorsque les touristes dépensent ou achètent des prestations".
Il prévient : "Si nous faisons le choix d’un tourisme de masse, sur un petit territoire comme une île telle que La Réunion, peut avoir des conséquences dommageables à la fois sur l’environnement, sur la façon de circuler sur le territoire, sur les problématiques de respect de la biodiversité".
Pour développer le tourisme dans l’île, les instances régionales tentent de rallier de nouveaux flux. La Réunion a déjà élargi ses marchés, en se tournant notamment vers la Chine et l’Inde. "Il faut y aller progressivement, il ne faut pas viser le tourisme de masse", nuance Patrick Serveaux.
Miser sur les nouveaux marchés
Le président de l’IRT a rappelé l’objectif d’atteindre les 10 000 touristes chinois l’année prochaine. Un objectif décrit comme "ambitieux" mais "réalisable". "Il faut se donner les moyens de pouvoir atteindre cet objectif en termes de promotion mais également en termes de moyens techniques pour aller chercher la clientèle", explique Patrick Serveaux.
Chaque année, l’île accueille 450 000 touristes. Pour 2015, l’objectif est d’atteindre la barre des 500 000. Ambition : séduire de nouveaux marchés tout en gardant l’authenticité de l’île.