En grandes surfaces comme chez les artisans-bouchers, les produits péï sont de plus en plus concurrencés par les produits importés. Question de goût ou de porte-monnaie, le choix des Réunionnais n’est pas encore tranché.
Qu’il préfère faire ses achats en grandes surfaces ou bien en boucherie, le consommateur réunionnais est confronté à une réalité : les produits importés prennent de plus en plus de place sur les étals et dans les rayons. Bœuf irlandais ou agneau néozélandais font de l’ombre à la patte cochon ou encore aux côtes de bœuf péï.
Pour de nombreux Réunionnais, la parole est au porte-monnaie. "Lé beaucoup cher, on peut pas acheter tout le temps", confie une cliente au détour d’un rayon de grande surface. "A moin c’est juste le prix i intéresse à moin", lance un Dionysien.
Si sur la facture, le match semble être remporté par la viande importée, cette dernière marque également des points auprès des papilles. "Je prends en général de la viande de métropole, je la trouve plus tendre", estime un consommateur.
Un critère qui met difficilement tout le monde d’accord. Acheter local reste un gage de qualité pour de nombreux Réunionnais. "La viande péï lé meilleur", estime une cliente chez le boucher qui concède toutefois que "le prix lé un ptit peu plus cher".
Dans les rayons, une viande sur trois est un produit local. La place des produits péï a été une fois de plus au cœur des revendications ce jeudi, avec la mobilisation des agriculteurs. Soutenus par la FDSEA, les professionnels ont dénoncé la concurrence déloyale des produits importés, souvent vendus au rabais. Une motion a été déposée. Objectif inchangé : permettre à la filière de perdurer.