En demandant à Pôle emploi de "renforcer les contrôles" pour éviter les fraudes, le ministre du Travail François Rebsamen soulève la question de la motivation des demandeurs d’emploi à s’insérer dans le marché du travail. Cette annonce suscite des avis mitigés à La Réunion.
La chasse aux fraudeurs est lancée parmi les demandeurs d’emploi, et La Réunion n’est pas épargnée. Pour Jean-Pierre Techer, de l’association Agir contre le chômage, c’est un moyen artificiel de réduire le nombre de chômeurs.
"Malgré les aides accordées aux entreprises, les exonérations de charges, les cadeaux soit disant pour créer des emplois, on se rend compte que les emplois ne sont pas là. Puisque les emplois ne sont pas là, eurêka, ils ont trouvé la formule : faisons disparaître des statistiques des demandeurs d’emploi".
Certains chômeurs sont favorables à ces mesures : "Il y a des gens qui travaillent au noir et qui sont payés le minimum. Alors que des gens qui ont leur bac, qui ont de l’expérience, quand ils viennent chercher du travail, ils sont refusés" ; "Quand on est dans le besoin, on ne regarde pas s’il y a sous-métier ou pas sous-métier, on prend ce qu’il y a".
Devant l’argument de 300 000 offres d’emplois proposés, d’autres au contraire estiment que c’est un non-sens, les postes proposés ne correspondant pas du tout à leur(s) qualification(s).
La direction locale de Pôle emploi n’a pas souhaité réagir à l’annonce du ministre du Travail, en expliquant ne pas avoir encore reçu de consignes particulières à ce propos.